La mémoire autobiographique (cours de psychologie)

Résumé du document

Cours de Master 2 de neuropsychologie sur le thème de la mémoire autobiographique. Quels sont les modèles cognitifs de la mémoire autobiographique ? Quelles sont ses troubles ? Quelles sont les régions cérébrales impliquées ? A l'appui de nombreux schémas, ce cours vous permettra de mieux comprendre le concept de "mémoire autobiographique". Il constitue également une bonne base théorique à vos recherches.

Extraits

[...] La mémoire autobiographique Introduction : Définition : La mémoire autobiographique représente un ensemble d'informations et de souvenirs particuliers à un individu accumulés depuis sa naissance et qui lui permettent de construire un sentiment d'identité et de continuité la fois informations et souvenirs = Dichotomie sémantique/épisodique (C'est la mémoire du self, de l'identité = un trouble de mémoire autobiographique peut engendrer une perte ou un trouble d'identité Définition de Baddeley (1992) : Capacité à récupérer des connaissances dont le soi (self) est le sujet (rôle de la mémoire autobiographique dans la formation du self) II) Modèle cognitif de la mémoire autobiographique (Tulving ; Wheeler et al., 1997) Contenus mnésiques de la mémoire autobiographique La mémoire autobiographique fait appel à la mémoire épisodique, à la mémoire sémantique et à la mémoire de travail. Mémoire épisodique = acquisition et rétention des évènements personnellement vécues, situés dans le temps et l'espace dont la récupération dépend du rappel conscient du contexte d'encodage. Elle fait appel à la conscience autonoétique - Notion de voyage mental dans le temps (passé, présent, futur) - La mémoire épisodique, c'est revivre l'événement, se souvenir ! [...]

[...] L'effet de l'âge, quand à lui, ne se rencontre que dans la mémoire épisodique, par conséquent, lors d'une amnésie, la conservation de la mémoire autobiographique sémantique personnelle permet la conservation du sentiment d'identité ! III) Le modèle hiérarchique de Conway Les aspects du modèle Conway intègre plusieurs données : Le problème du statut représentationnel ambigu de certains souvenirs (Episodique ou Sémantique Le rôle du type d'indice dans la latence de récupération du souvenir Le rôle du type d'indice dans le degré d'épisodicité du souvenir Les données de la neuropsychologie Il en conclue que : Le souvenir autobiographique épisodique est soumis à une reconstruction Cette reconstruction utilise un matériel sémantique pour combler les lacunes épisodiques Remémorer un souvenir épisodique demande de rassembler et de maintenir en MT une représentation transitoire de l'événement au prix d'un effort cognitif = le souvenir épisodique n'est pas tout fait, c'est une reconstruction effort full faisant appel à une recontextualisation, c'est à dire à une réinterprétation ! [...]

[...] Evènements spécifiques personnellement vécues situés dans le temps et l'espace et récupérés avec des détails phénoménologiques (pensées, perception, sensation, etc.) Je me souviens du jour de mon mariage Je me souviens dans quelles circonstances j'ai appris l'élection de Mitterrand Je connais le nom du 5ème président de la république Je connais le nom de mes anciens collègues de travail Donc : Souvenirs vivaces : richesse phénoménologique Accès instantané à partir d'un détail spécifique Mécanisme proche de celui de l'amnésie post-traumatique Donc : - Richesse phénoménologique variable (donne des indications sur le caractère épisodique ou sémantique - La latence de récupération est fonction de la spécificité de l'indice (Robinson ; Conway et Bekerian Conway, 2001) : émotion > période de vie > événement général > détails spécifiques % de souvenirs durée de rétention Rubin et al. [...]

[...] Episodique Sémantique Episodique Sémantique Approche diachronique de la mémoire autobiographique épisodique Encodage = Formation d'une trace en mémoire Importance de l'émotion = l'émotion a un impact tout au long du processus mnésique (Dillema Christiansen 1996, Brevin, 2001) Importance de la motivation /importance du but pour le sujet (Pillemer ; Conway, 2000) Rappel = Recherche des traces déjà encodées en mémoire Deux processus : Automatique = rappel spontané, rapide, non maîtrisé, sous tendu par des indices spécifiques (internes ou externes) ( émergence spontanée d'un événement très vivace du passé Contrôlé = rappel volontaire, lent, effort full, sous tendu par des indices généraux rappeler moi un souvenir avec le mot gâteau ou rappeler moi un souvenir à l'école primaire Stockage = Conservation en mémoire, après un intervalle de rétention, d'informations encodées Le stockage met en jeu un processus de sémantisation avec un déplacement du type de représentation du souvenir = passage de la mémoire épisodique à la mémoire sémantique (Cermak, 1984) A l'intérieur de l'intervalle de rétention, l'évolution temporelle du souvenir épisodique dépend de 3 phénomènes : - La fonction de rétention = déclin du nombre de souvenirs au cours du temps - Le pic de réminiscence = remontée des souvenirs entre 10 et 30 ans qui ne dépend pas de l'intervalle de rétention mais de l'âge des sujets - L'amnésie infantile = quasi absence de souvenirs avant l'âge de 3-4 ans (Selon Tulving, la ME n'émerge que vers 4-5 ans Distribution temporelle des souvenirs épisodiques en fonction de l'âge : Nombre des souvenirs (densité) Pic de réminiscence Pic de récence Amnésie infantile Age Distribution temporelle des souvenirs Caractéristiques de cette distribution : Evolution des souvenirs au cours du temps : - Oubli (il est rapide au départ puis se ralenti) - Conservation des détails (surtout s'ils sont rares, inhabituels) - Intégration dans des structures de connaissances générales Mécanismes de formation et de rétention des souvenirs épisodiques qui restent particulièrement vivaces et résistants à l'oubli = c'est la formation et la rétention de souvenirs flashes qui sont fonctions : - de l'importance personnelle du souvenir - de l'émotion associée - de l'imagerie visuelle (Si le stockage est plutôt verbal, on aura plus de difficultés à récupérer le souvenir) - de la répétition du souvenir (répétition active de la réminiscence) Mécanismes de sémantisation des souvenirs épisodiques (Cermak, 1984) = transition de la mémoire épisodique à la mémoire sémantique lors de la répétition d'évènements similaires (exemple : souvenirs de trajets répétés en métro, fondus progressivement en un seul souvenir sans détail particulier) Ainsi la sémantique personnelle est extraite d'un contexte épisodique et est devenu sémantique = propriétés particulières par rapport à des informations encodées dès le début en mémoire sémantique. Approche diachronique de la mémoire autobiographique sémantique % de souvenirs Durée de rétention (en années) (Bakrich, 1984) L'effet d'intervalle de rétention est vrai pour la sémantique personnelle (diminution des souvenirs) alors qu'il n'est pas strictement vrai pour la mémoire épisodique autobiographique. [...]

[...] Gradient global ? îlots de souvenirs Performance Gradient de Ribot Atteinte du lobe temporale interne Chez : - Syndrome amnésique et maladie d'Alzheimer débutante - Démence sémantique - Encéphalite herpétique et MA Récent Ancien Performance Gradient de Ribot Atteinte du lobe temporal externe Récent Ancien - Performance Pas de Gradient (gradient plat) Atteinte lobe temporale interne et externe Récent Ancien Variabilité du Gradient temporel de Ribot (Kopelman et al 2002) qui dépend de l'étendue de la lésions notamment dans le lobe temporal (surtout dans les lésions étendues du tissu hippocampique) Les souvenirs anciens sont mieux conservés car : - Plus sémantisés - Traces multiples ? [...]