Le lieu d'où vient pour un sujet son message langagier est appelé Autre, parental ou social. Or le désir du sujet parlant est le désir de l'Autre (désir inavouable du sujet projeté sur le semblable, l'Autre incarné dans un semblable : à partir du désir de l'Autre on lit le désir du sujet inavoué, projeté sur ce semblable et refoulé pour des raisons culturelles. L'hystérique Emmy von N. imagine cet Autre incarné dans un semblable. Avec la cire elle finit par reconnaître que ce lieu Autre est en elle et qu'elle l'a ignoré) (...)
[...] Comment possible ? Il se fait par l'association libre. (Donne accès à un savoir inconscient à travers lequel est lisible le désir d'un sujet) Le désir se glisse dans un signifiant qui le représente (ex : le caviar pour la belle bouchère) mais il se déplace (en glissant) aussi le long de la chaîne signifiante qu'énonce le sujet lorsque par association libre la patiente passe du saumon au caviar. Ce déplacement d'un signifiant à un autre qui momentanément se fixe sur un mot censé représenter l'objet désirable, Lacan l'appelle métonymie. [...]
[...] Un manque imaginaire dont l'agent est symbolique (la mère en tant que symbole au regard du pouvoir qu'elle a de répondre par sa présence ou par son absence à la demande de l'enfant : en + ou en - et l'objet réel (le sein). C'est elle qui frustre l'enfant du sein. La privation : deuxième temps de l'Œdipe. La mère est privée de l'objet de son désir pour que celui-ci accède à son propre désir. (Par relation spéculaire l'enfant comprend que sa mère est privée : castrée, punie de la perte d'un appendice supposé à tous et le garçon s'imagine l'être lui-même et craint pour son appendice, la fille idem. [...]
[...] Le vide qu'on y trouve n' est pas un manque . il ne le devient que dans la mesure où un signifiant le désigne comme manque de quelque chose à cette place, c'est à dire un symbole pour évoquer cette absence. Le manque est à distinguer de la perte d'un objet dans le réel. L'expérience du deuil consiste Retrouver le manque qui soutient le désir après une période de présence trop forte de l'objet perdu. Das Ding : La Chose, l'Autre primordial (la mère) comme ce réel étranger au cœur du monde des représentations du sujet ; à la fois intérieur et extérieur. [...]
[...] La Nom du père promeut la castration symbolique. Elle universalise le manque à l'origine du désir selon les lois du langage où le phallus est le signifiant originairement refoulé. A ce titre le phallus ne peut intervenir que dans sa fonction symbolique, sous la forme de ce qui doit rester voilé ou alors d'avoir à le retrouver (névrosé) au lieu même où s'exerce la castration. Le phallus comme signifiant symbolise le prélèvement opéré sur tout sujet par la Loi qui nous régit. [...]
[...] C'est par la cession de cet objet que l'enfant se constitue comme sujet désirant. Le sujet entérine la perte de l'objet par la formation d'un fantasme qui n'est autre que la représentation imaginaire de cet objet supposé perdu. C'est une coupure symbolique qui sépare désormais le sujet d'un objet supposé perdu. Cette coupure est simultanément constitutive du désir comme manque et du fantasme (écran au manque) qui va succéder à l'isolement de l'objet perdu. L'excitation réelle du sujet dans la poursuite de ce qui le satisfait (l'objet) va donc avoir comme point de butée le manque et le fantasme qui fait écran à ce manque et ressurgira dans la vie sexuelle du sujet. [...]
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