Afin de savoir s'il est possible d'être persuasif sans être manipulateur, il nous parait essentiel de bien distinguer les deux notions en connaissant leurs points d'accordance et leurs points de discordance. Nous représenterons, par soucis de lisibilité et pour avoir une meilleure vision globale nos analyses sous forme d'un tableau (...)
On constate donc des bases à peu près identiques (faire changer le comportement d'une personne grâce à la communication) mais de nombreuses différences sur l'intention qui sont représentées par les différents sentiments (attrait-tentation).
Or, nous pouvons émettre l'hypothèse que la manipulation est une partie de la persuasion. Autrement dit, la manipulation serait un certain type de persuasion. En effet, nous voyons dans les différences que la persuasion englobe souvent la manipulation. On rajoute des étapes dans le processus, on joue sur l'action et les opinions, l'attrait peut apparaître comme une évolution de la tentation en prenant en compte le récepteur mais on a également certaines informations essentielles qui sont dissimulées lors de la manipulation alors que ce n'est pas le cas lors de la persuasion.
Avec cette hypothèse, il est donc facile de dire que la persuasion est possible sans manipulation (il faudrait dans ce cas enlever toutes les caractéristiques spécifiques de la manipulation à la persuasion) mais qu'il est impossible de manipuler sans avoir recours à des éléments de la persuasion.
Il est très difficile de trouver une manipulation qui ne requière pas de persuasion. L'hypothèse n'est donc pas irréfutable. Elle est d'ailleurs appuyée par Mr Lionel Bellenger auteur du livre La force de la persuasion, qui définit la persuasion saine comme étant le résultat de 4C : la crédibilité, la cohérence, la consistance, la congruence (l'empathie) et qui l'oppose à la manipulation qui serait ici l'autre côté de la persuasion.
Il est important, avant de continuer notre réflexion, de faire un point sur les termes lexicaux qui seront employés. La persuasion saine et la manipulation sont deux parties reprenant des points particuliers de la persuasion. (...)
[...] En effet, par peur, on peut se replier et éviter toute discussion avec autrui pour ne pas se faire manipuler. Cependant, nous sommes ici dans un couplage négatif (pas de communication ne crée pas de coopération et donc peu de bénéfice). Il est donc possible d'avoir un endroit ou deux personnes communiquent et gagnent ensembles. Ici, ce serait l'attrait qui pourrait être apparenté à la persuasion. En effet, la discussion ici a pour but d'être positif pour le récepteur comme pour l'émetteur qui s'échangent leurs idées. [...]
[...] Cependant, chacun respecte le libre arbitre de l'autre et rien n'est imposé. C'est pour cela que l'on mentionne cette discussion d'adulte à adulte. En opposition, il est difficile de dire que la manipulation est neutre. Encore une fois, nous ne parlons pas des positions respectives dans la réalité mais de la forme de la communication entre les deux personnes. Cependant, si elle est réussie, celle-ci est non perçue par le récepteur et il va donc falloir se baser sur l'émetteur pour poursuivre notre analyse. [...]
[...] La méthode pour être persuasif sans être manipulateur Comment répondre cette question ? Nous sommes partis de l'hypothèse que la manipulation était une partie de la persuasion. Pour être persuasif sans être manipulateur, il advient donc de retirer toutes les caractéristiques de la manipulation à celles de la persuasion. Nous allons essayer d'être très précis dans nos propos et proposer ainsi une méthode à suivre et à utiliser pour réussir à persuader sans manipuler. Il y aura bien sûr dans cette méthode une suite de processus directement liée à la méthode (l'intention la communication décodage de l'information obtention du changement d'opinion obtention du changement d'attitude/comportement le ressenti du persuadé) puis les éléments intervenants parallèlement et influençant la persuasion (les attitudes/les sentiments les acteurs les informations données) et qui peuvent intervenir dans la distinction entre manipulation et persuasion La méthode envisagée : L'intention : Il convient, dans l'intention de l'émetteur, d'avoir la volonté de créer un couplage positif. [...]
[...] Ces deux points ressemblent beaucoup à ceux expliqués dans le Préambule sur la persuasion. C'est-à-dire que ce sera au récepteur de faire sa propre opinion selon les informations qui lui ont été données et selon ses ressentis par rapport à celles-ci. Le changement de comportement peut être plus ou moins permanent selon les caractéristiques de l'émetteur (s'ils répètent souvent les informations) et du récepteur (s'il est plus ou moins persuadé). Nous verrons par la suite comment accroître la possibilité de changement d'opinion et de comportements. [...]
[...] Nous avons donc réussi à ressortir les points majeurs de la distinction entre manipulation et persuasion saine. Nous rappellerons pour conclure que la manipulation est une partie de la persuasion et que l'on peut donc persuader sans manipuler en utilisant la persuasion saine (autrement dit la persuasion dénuée de toutes les caractéristiques liées à la manipulation). Pour la suite, nous nommerons persuasion la persuasion saine et nous allons élaborer les caractéristiques propres à la persuasion pour ne pas se rapprocher et être totalement indépendante de la manipulation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture