Pour beaucoup d'entre nous, pris par une vie frénétique et difficile, le plus grand problème - malgré les apparences - est la solitude. Il n'est guère facile d'expliquer pourquoi. La solitude que nous ressentons est un mal absurde qui contraste avec le nombre croissant de personnes que nous voyons et côtoyons tous les jours, à peine sortis de chez nous. Comment peut-on se sentir seul parmi tant de personnes? Imaginez une famille qui habite une maison confortable nichée dans une vallée verdoyante et qui a peu de contacts avec le reste du monde. On ne peut guère dire que cette famille souffre de la solitude si l'intimité de leur tranquillité lui suffit. La solitude n'est donc pas une condition qui dépend de la présence des autres, mais de nous-mêmes. Une personne peut parfois se sentir seule non pas parce qu'elle n'a pas d'amis mais parce qu'elle en a trop (...)
[...] Mon souci n'est pas là. Mon problème est d'un autre ordre et ne concerne que moi: depuis que je n'habite plus la capitale où je suis née et où j'ai fait mes études, et que je vis ici où je ne connais personne, je me sens terriblement seule. Mon mari a des horaires impossibles, je ne le vois que le soir tard; bien souvent le samedi il travaille toute la journée. Quant aux voisins, il m'est difficile d'établir avec eux une conversation qui aille au-delà du simple bonjour-bonsoir. [...]
[...] La douleur n'est pas suffisante. Aussi grande soit-elle, la douleur est supportable lorsque l'on se trouve près d'une personne avec qui on peut la partager. Mais la solitude opaque, monotone, sans larmes, ne l'est certainement pas. Elle est intolérable. Parmi les cas de suicide, nous trouvons les cas les plus divers: femmes au foyer, homosexuels, industriels, adolescents, vieux, riches, pauvres, agriculteurs, employés. On est souvent surpris. On se souvient du caractère jovial de l'un, de la fortune de l'autre, et rien, rien ne laissait soupçonner une fin aussi tragique. [...]
[...] Bien d'autres personnes se sentent seules, et ne demandent qu'un peu de compagnie Il ne faut pas se fixer de limites d'âge. Ne dites pas que vous êtes trop vieux pour telle et telle chose. Et ne dites pas non plus: "Cette personne est bien plus âgée que moi et par conséquent, elle ne m'intéresse pas." Il existe de fantastiques amitiés entre des personnes d'âge très différents et dans les relations amicales l'âge est la dernière chose qui importe Avant tout, soyez en bons termes avec vos proches parents. [...]
[...] C'est peut-être dû au fait que je suis du Nord et que se ne sais comment me lier d'amitié avec les Méridionaux? Après un examen plus approfondi, Eléonore T. reconnut un fait important qui aussitôt élucida son comportement et expliqua ses confidences. Etant enfant, elle adorait que son père lui montrât son affection; or lui semblait préférer sa soeur cadette, plus gentille, plus jolie qu'elle. Bien que ses rapports avec sa mère fussent affectueux, elle a toujours souffert de cette préférence de son père pour sa jeune soeur. "Oui, reconnut-elle, je me sentais rejetée, reléguée au second plan". [...]
[...] C'est comme si elles avaient la certitude d'être indignes d'attention. L'origine de ce conflit singulier réside dans la nécessité habituelle de s'auto-punir par le biais de l'indifférence des autres. S'il existe un sentiment de culpabilité qui empêche de réagir, de suivre nos conseils, la seule solution valable et utile consiste à découvrir d'où vient ce sentiment d'infériorité et ce qui est à l'origine de ce sentiment de culpabilité. De cette découverte peut surgir la solution. [...]
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