Dès que nous quittons le domaine de l'identité biologique des individus, il devient très difficile de faire la part exacte, dans l'expression d'une aptitude, de ce qui a été apporté par l'hérédité et de ce qui revient à l'influence de l'environnement.
Nous retrouverons cette intrication partout mais c'est dans le domaine des facultés intellectuelles qu'elle atteint un maximum de complexité ; cela implique que l'on aborde ce sujet avec la plus grande prudence ; malheureusement, dès qu'on prononce le mot « intelligence » et qu'on parle d'hérédité à son propos, on soulève des tempêtes (...)
[...] Mais il n'y a pas d'exemple pertinent concernant la transmission des facultés mentales chez l'homme. Des expériences sur l'animal mettent en évidence la transmission de certaines aptitudes. Il est possible d'entraîner des rats ou des souris à parcourir des trajets très compliqués dans des labyrinthes; certains animaux se montrent plus doués que les autres : ils apprennent plus vite et ils sont capables de surmonter des épreuves plus compliquées. Lorsqu'on croise entre eux ces animaux mieux doués, ils mettent au monde une proportion nettement plus importante d'animaux doués que celle de l'ensemble des animaux de l'élevage. [...]
[...] IV) Existe-t-il des preuves de l'influence des facteurs génétiques sur le fonctionnement du cerveau ? La réponse est oui, mais les exemples indiscutables sont rares. Le plus pertinent est celui des enfants mongoliens, appelés souvent aujourd'hui trisomiques 21 Les caractères qui permettent de classer un enfant dans la catégorie des enfants mongoliens sont connus depuis longtemps; ils constituent un ensemble assez facilement reconnaissable qui comporte un retard de développement mental : les facultés intellectuelles de ces enfants ne dépasseront pas celles d'enfants de 7 à 8 ans. [...]
[...] Lorsqu'il y a retard, cela pose problème; lorsque le retard atteint ou dépasse deux ans, l'enfant est considéré comme anormal. Le psychologue allemand Wilhelm Stern propose, à partir de là, la fameuse mesure du quotient intellectuel : quotient de l'âge mental par l'âge réel, par exemple: Age mental = 9 ans QI=1 situation normale Age réel = 9 ans Age mental = 7ans QI=1,17 Age réel = 6ans Age mental = 7ans QI=0,78 Age réel = 9 ans Pour rendre le maniement de ces chiffres plus commode, on a pris l'habitude de les multiplier par 100 : QI= Age mental Age réel Le QI normal est donc égal à 100 et les chiffres de nos deux autres exemples deviennent 117 et 78. [...]
[...] Autant qu'on le sache, les ascendants des prix Nobel ne se distinguent pas du reste de la population par des qualités exceptionnelles. Si ces titulaires d'un prix Nobel ont fait preuve dans leur spécialité de qualités éminentes, il n'apparaît pas que, dans la vie courante et dans leurs opinions politiques ou religieuses, ils se montrent capables d'émettre de meilleurs jugements que leurs contemporains ni qu'ils échappent plus qu'eux à l'irrationalité de leurs croyances ou de leurs passions. Ceux qui se prêtent à cette expérience qui frise l'escroquerie font preuve d'un manque d'information impardonnable et d'une carence grave du sens des responsabilités. [...]
[...] L'enseignement, tel qu'il est dispensé dans nos écoles, nos collèges et nos lycées, fait appel à une certaine forme d'intelligence où dominent les facultés de compréhension et de mémorisation. Il laisse dans l'ombre et parfois même il réprime d'autres aspects de l'intelligence, notamment celui que nous avons cité en dernier : aptitude d'un être vivant à s'adapter à des situations nouvelles, à découvrir des solutions aux difficultés qu'il rencontre La réussite scolaire ne s'appuie que sur certaines composantes de ce qu'on appelle l'intelligence et il faut dénoncer avec beaucoup de vigueur cette confusion que l'on voit faire constamment entre elle et l'intelligence. [...]
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