Invention de la psychanalyse, Pinel, psychiatrie, Esquirol, Trenel, Rayner, nosographie, syndromes cliniques, Jean-Martin Charcot, Théodule Ribod, Sigmund Freud, hypnose, hystérie
Depuis Pinel, en France (au début du XIXe siècle), la psychiatrie a connu une évolution constante. La génération de PINEL (1745-1826), et de son élève ESQUIROL (1772-1840) a représenté un courant moral de la psychiatrie, qui fonde l'intérêt pour le malade sur la sympathie, et qui a le souci de réformer les institutions hospitalières pour rendre spécifiques l'accueil et le traitement de ces malades.
[...] Cela a pour corollaire que le composé symbolico affectif qui joue dans le conflit peut se dissocier (l'affect, lié à la représentation de l'objet initial qui suscite la pulsion, peut s'attacher à un autre objet qui lui ressemble ou qui lui est proche — métaphore ou métonymie). D'où le travail complexe des processus inconscients : le déplacement (l'affect passe d'une représentation à une autre) ou la condensation (une représentation prend en charge les affects issus de plusieurs autres représentations). L'incohérence apparente des processus explique le caractère irrationnel ou le non-sens des rêves, des fantasmes ou des symptômes qui l'expriment. [...]
[...] L'Interprétation des rêves (1900) est le texte véritablement fondateur de la psychanalyse : il s'agit d'aller au-delà de ce qui est patent pour élaborer des hypothèses à partir des analogies et des symboles que l'on peut tirer des rêves – ce qui correspond au constat initial et ancien qu'il n'y a pas de causes physiques observables pour rendre compte des pathologies concernées. [Freud rencontre alors, au mieux, l'indifférence de la communauté médicale, au pire, la dérision] La mise en avant du rôle du désir dans la formation de l'individualité psychologique explique sans doute ces réserves. Freud distingue en effet trois entités psychiques : le conscient (ce qui constitue le moi dans son rapport avec le monde), le préconscient (les souvenirs que lègue la mémoire) et l'inconscient (les souvenirs refoulés, et inaccessibles). [...]
[...] La psychologie scientifique Autre tradition qui a eu un rôle fondamental dans l'avènement des idées psychanalytiques. Un des grands noms de cette tradition : Théodule RIBOT (1839-1916), philosophe et psychologue français, a été l'un des premiers à vouloir fonder une psychologie autonome, c'est-à-dire distincte de la métaphysique (tradition philosophique, qui étudie notamment l'âme) et de la physiologie (tradition médicale, qui étudie le cerveau et le système nerveux). Il préconise notamment une psychologie empirique, en mettant l'accent sur le développement de la psychologie (influencé par le neurologue anglais Johann H. [...]
[...] Parallèlement, se développent en France les théories de l'automatisme mental – notamment chez CLERAMBAULT (1872-1934) – qui posent que le fait de base est d'ordre neurologique, et déclenche après coup l'effet psychologique (le trouble du patient : délire, etc.), car les fonctions automatiques lui échappent (L'automatisme mental, 1922). Cette orientation nettement médicale conduit au développement de la neuropsychiatrie. Cette tradition a un lien étroit avec celle de l'anatomie pathologique, dont un des plus prestigieux représentants est Jean-Martin CHARCOT (1825- 1893) : ce médecin, professeur à la Salpêtrière, a entrepris l'étude systématique des troubles nerveux. Il constate notamment que l'hystérie n'a pas de cause anatomique. [...]
[...] C'est alors la montée en puissance de la psychopathologie. La nosographie essaie d'identifier et de classer les pathologies : l'école d'Esquirol va s'attacher à décrire les syndromes cliniques (on distingue alors la manie [idée fixe], la mélancolie [délire partiel], la démence [abolition de la pensée] et l'idiotisme [affection congénitale]) La nosographie a dérivé lentement vers la volonté de transformer ces symptômes liés à une pathologie en entités nosographiques (c'est-à-dire en maladies à part entière, existant en soi) : ainsi la psychose périodique (alternative entre la manie et la mélancolie), le délire (simple symptôme, élevé au rang de maladie, comme le « délire de persécution »). [...]
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