L'influence sociale est conçue comme asymétrique : seule une ascendance basée sur le pouvoir, la compétence, la force numérique ou l'autorité peut influencer l'individu. L'individu est un réceptacle passif. Seule une source possédant un avantage peut influencer. Il y a une difficulté de concevoir qu'une source sans pouvoir sans compétence puisse influencer.
Moscovici va s'appuyer sur l'histoire, car elle regorge d'exemples de points de vue qui sont devenus majoritaires mais qui au départ étaient minoritaires, comme ceux des écologistes par exemple. Une minorité au sein d'une société peut être passive ou active. Ces deux types de minorité sont dites anticonformistes. Une minorité passive refuse la norme mais ne propose pas de nouvelles normes. La minorité active transgresse les normes tout en créant de nouvelles, ce sera alors des contre normes.
On accepte le point de vue d'autrui lorsqu'il s'agit d'une majorité, mais que se passe-t-il quand on est confronté à une minorité ?
[...] Pendant la première phase de l'expérience, on donne par écrit et en privé la couleur des diapos et les images consécutives. Pendant le dépouillement, l'examinateur donne une annonce fictive, à d'autres sujets, il dit le contraire. Pendant la deuxième phase, on projette 15 fois de suite une diapo bleue et les individus doivent dire la couleur qu'il voit à voix haute. Pendant la troisième phase, la diapo est reprojetée en privé et le sujet donne la couleur. L'influence minoritaire va exercer un phénomène de conversion. [...]
[...] L'incertitude entraîne soit une perte de confiance dans ce que l'on voit, soit on se préoccupe de savoir comment l'autre la voit vert alors qu'il n'a pas de problème de vue, il s'agit d'un engagement dans un processus de validation : qu'est-ce qui fait qu'il la voit verte ? L'intérêt se porte alors sur la diapo. La minorité vient mettre en cause le consensus du groupe : il y a donc conflit sur une façon de voir la réalité. Mais, la minorité est persistante, donc on s'intéresse à son jugement, on met donc en doute le consensus du groupe et on va reconsidérer l'objet du conflit. La condition essentielle est donc le fait que la minorité soit consistante. [...]
[...] L'influence minoritaire a peu d'influence manifeste mais a beaucoup d'influence latente (influence inconsciente). L'influence majoritaire a beaucoup d'influence manifeste mais a peu d'influence latente, l'influence est purement verbale (complaisance). Ce sont avant tout les minorités qui vont pouvoir modifier nos perceptions, nos croyances et qui majoritairement, ce sont les minorités qui vont infléchir sur la société car elles vont proposer de l'innovation, du neuf . Seule l'influence minoritaire peut produire des changements ce qui est différent de la majorité qui conduit à l'immobilisme. [...]
[...] L'influence majoritaire est dite influence de surface. Une deuxième expérience est de montrer un angle de 85 degrés aux sujets. Dans une première condition expérimentale, on leur demande la mesure de l'angle en ajoutant : pour vous aider sachez que 90% des gens perçoivent cet angle comme étant de (c'est une influence majoritaire). Dans une deuxième condition expérimentale, on ajoute : pour vous aidez, sachez que 10% des gens perçoivent cet angle comme étant de (c'est une influence minoritaire). On leur demande ensuite de déterminer le poids en gramme de cette portion de brie. [...]
[...] Il y a en tout 36 diapos qui sont unanimement perçues comme étant bleues, la variation se faisant sur la luminosité. L'expérience comporte trois conditions expérimentales : une condition contrôle : groupe de six sujets naïfs. On observe un pourcentage de 0,25 des sujets qui vont dire la réponse verte soit un sujet sur 24. Une condition expérimentale 1 : groupe de quatre sujets naïfs et deux compères consistants qui vont dire vert 36 fois sur 36. On observe que 8,42% des sujets naïfs disent vert il y a donc une influence minoritaire. [...]
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