L'implication subjective au travail : une disposition encore pas ou peu étudiée - L'exemple des intervenants sociaux

Thèmes abordés

Implication subjective, intervenants sociaux, travail social, Saül Karz, empathie, échange engagé, techniciens conseil

Résumé du document

Les enquêtes menées par les sociologues depuis les années 1990 montrent que la subjectivité occupe une place très importante. Malheureusement, dans ce secteur d'activité, cette compétence que constitue la subjectivité est très mal reconnue pour l'instant.
Quand on parle d'intervenants sociaux, on distingue deux grands groupes :
- Ceux qui relèvent d'un métier traditionnel du social (assistante sociale, éducatrice) : ces métiers sont occupés sur la base d'un concours donc ils apportent une certaine « stabilité » de l'emploi.
- Depuis les années 1980, toute une série de nouveaux métiers se sont créés, notamment dans des associations où travaillent des travailleurs du social. Cependant, ces nouveaux emplois sont considérés comme « précaires ».

Extraits

[...] On peut dire que l'aspect de la capacité à être empathique que peuvent déployer les travailleurs sociaux permet de canaliser la violence de la domination sociale à laquelle les personnes en difficulté sont confrontées au quotidien. De l'autre côté, on sait que nos sociétés sont très marquées par « l'ultralibéralisme », on met en avant que « être un expert c'est être neutre, faire preuve de neutralité ». Dans nos sociétés construites autour du rapport de force, entre d'un côté un petit nombre de dominants et de l'autre un très grand nombre de dominés. On valorise, cette fameuse expertise en disant que ceux qui ne parvienne pas à être des experts sont des incompétents. [...]

[...] C'est-à-dire les TC travail en fonction des clients, mais aussi, avec le temps des usagers qui eux viennent à la Caf pour avoir une solution financière dans les meilleurs délais. Ces TC sont liés sous pressions temporelles (plus efficace) et les usagers qui demandent de l'argent pour faire face à leurs grandes difficultés. Elle a observé que pour faire face à la pression temporelle que leur fait leur employeur et que fait les usagers. Elle a pu les diviser en trois groupes où elle montre que leur réaction à cette double pression temporelle présente des différences selon le groupe. [...]

[...] Ces TC pour faire face à la pression temporelle qui ressentent se défendent grâce à de principaux critères. En effet, ils disent que la charge de travail est trop importante et pas assez de temps pour la réaliser. Ils ont une posture classique qui et en opposition entre le patron et les salariés. Les TC ne disent pas cela dans une logique collective, ils restent dans une logique individuelle. Ce qui les conduit à mettre en avant des inégalités de répartissons des charges de travail entre les différents techniciens. [...]

[...] La place par la subjectivité dans le travail reste très largement quelque chose d'impensé. La question budgétaire empêche de voir l'importance décisive qu'a la subjectivité dans ce type de travail social. La subjectivité à l'œuvre dans le travail des intervenants sociaux : les moyens requis Saül Karz, a publié en 2010, un livre qui s'intitule « pourquoi le travail social définition figures éthiques » paru aux éditions Dunod. Il identifie deux moyens qui permettent aux travailleurs sociaux de mettre en œuvre subjectivement pour aider les usagers : La capacité à l'empathie La parole échangée La capacité à « l'empathie » L'empathie est une qualité personnelle, avoir la capacité à ressentir ce que ressent l'autre. [...]

[...] Ils disent que leur travail c'est de respecter les normes de la Caf, ils travaillent dans un univers contraint par des règles subjectives. Le respect des règles est un moyen de mettre à distance les demandeurs, les usagers. Lors des entretiens avec ces TC, LINHART s'est aperçu qu'ils se construisaient pour résister au travail, une certaine vision très péjorative. Il faudrait faire plus de contrôle des allocataires, pour vérifier s'ils n'exagèrent pas. Les TC pour faire face à la pression temporelle du travail se sont construit une certaine défiance vis-à-vis des allocataires. [...]