L'effet Stroop

Résumé du document

L'effet Stroop désigne un effet célèbre d'interférence des processus de lecture dans une tâche de dénomination de couleur. Le phénomène de base est le suivant : nommer la couleur du mot « bleu » écrit en rouge prend plus de temps que de nommer la couleur d'une pastille de couleur rouge.
Le processus de lecture vient interférer sur le traitement de la couleur. Cette expérience a été réalisée par Stroop en 1935 et a suscité un grand nombre de travaux en psychologie expérimentale.

On observe l'effet Stroop avec des listes de stimuli (planche de Stroop). On pourrait utiliser des stimuli isolés (présentation sur ordinateur) et avec différentes variantes au niveau de la réponse (temps de réponse, nombre d'erreurs, nombre de réponses pour un temps donné).
La même interférence peut s'observer pour différentes tâches à partir du moment où une dimension du stimulus interfère sur le traitement d'une autre dimension du stimulus. Dans le cas où le mot n'est pas un nom de couleur, les relations orthographiques et plus particulièrement acoustiques (articulatoires) entre le mot et la couleur d'encre à dénommer déterminent le niveau d'interférence.

Extraits

[...] En revanche, un mot écrit ne conduit qu'à une seule prononciation. L'association mot écrit / prononciation est donc plus directe et plus rapide. Leur théorie n'est cependant pas valable quand on considère la langue française Brown (1915) Il fait une hypothèse en termes d'habitude. Selon lui, il serait plus difficile de dénommer la couleur de l'encre d'un mot que de lire ce mot car on a moins l'habitude de nommer des couleurs. Il fait l'hypothèse que si on entraîne des sujets à dénommer la couleur de l'encre des mots, on devrait observer un grand effet d'entraînement pour la dénomination. [...]

[...] On observe le même effet d'interférence quand le mot écrit est différent de l'image. Quand le mot correspond à l'image, on observe un effet de facilitation. Guttentag et Haith (1978) : Ils utilisent des images avec des non-mots prononçables. Ils observent un effet d'interférence. Quand ils utilisent des non-mots non prononçables, l'effet d'interférence est beaucoup moins important car les processus de lecture s'arrêtent assez rapidement. Meyer et Schvaneveldt (1976) : Ils montrent que quand le mot est sémantiquement relié à l'image, cela facilite le temps de dénomination. III. [...]

[...] L'effet Stroop L'effet Stroop désigne un effet célèbre d'interférence des processus de lecture dans une tâche de dénomination de couleur. Le phénomène de base est le suivant : nommer la couleur du mot bleu écrit en rouge prend plus de temps que de nommer la couleur d'une pastille de couleur rouge. Le processus de lecture vient interférer sur le traitement de la couleur. Cette expérience a été réalisée par Stroop en 1935 et a suscité un grand nombre de travaux en psychologie expérimentale. [...]

[...] La variable cruciale est la différence de vitesse de traitement entre lire un mot et nommer une couleur. Quelle que soit la réponse souhaitée, la prononciation du mot est toujours activée plus rapidement que la dénomination, ce qui conduit au phénomène d'interférence quand la réponse attendue est la dénomination de la couleur. Glaser et Glaser (1982) : Ils présentent un nom de couleur écrit en noir sur un fond de couleur. Ils manipulent le moment d'apparition du mot et du fond, et génèrent ainsi deux tâches : lire le mot ou donner la couleur du fond. [...]

[...] - Quel effet l'entraînement peut-il avoir sur l'interférence observée ? 1. Expérience 1 : tâche de lecture a. Matériel Il utilise des planches colorées. Il présente des stimuli imprimés en 5 couleurs différentes (rouge, bleu, vert, marron, violet). Les items sont présentés sur une plaquette de 10*10 stimuli. Chaque mot apparaît aléatoirement deux fois sur chaque ligne de 10 mots. Chaque mot est coloré de l'une des quatre autres couleurs. Il utilise ensuite deux planches contrôle en noir et blanc, avec les mêmes mots que sur les listes précédentes. [...]