Face à un contexte social, l'individu peut rechercher ou fuir les interactions. Il va donc mettre en oeuvre un ensemble de capacités cognitives comme la perception des indices comportementaux (ton de la voix, échange de regards, postures, contenu du discours), l'interprétation et l'attribution d'intention, la sélection d'un but, et la réalisation d'un comportement. En 1994, Crick et Dodge ont élaboré un modèle de traitement de l'information sociale dont le but est d'identifier et de comprendre le fonctionnement des composantes cognitives intervenant dans une stratégie d'ajustement social. En 2000, Lemerise et Arsenio, ont revu et corrigé ce modèle.
[...] Ce modèle comprend six phases, et intègre les phases de représentation de la situation et de passage à l'acte. Les deux premières phases correspondent à la saisie des informations de l'environnement, les troisième et quatrième à l'élaboration d'une réponse et à la prise d'une décision, les cinquième et sixième à l'application de la réponse.
[...] Pour interpréter, un individu utilise un ou plusieurs mécanismes cognitifs indépendants.
Le premier est le filtrage qui sélectionne certains indices et en élimine d'autres. Il est guidé par des représentations schématiques contenues en mémoire à long terme. Par exemple, tôt dans notre développement, nous avons construit des représentations liées au genre. Le deuxième mécanisme est l'analyse et l'attribution causale des évènements qui surviennent dans une situation sociale. L'activité cognitive établit en permanence des liens causaux entre les faits. Ce que l'on appelle le locus of control (Rotter, 1966) de l'individu est un trait de personnalité essentiel. Un échec dans une adaptation sociale peut être attribué à des causes externes ou à des causes internes. Quelqu'un qui est en attribution causale externe ne sent pas responsable de l'échec. (...)
[...] Ce schéma de traitement de l'information sociale et de sélection d'une réponse comportementale est lié à l'histoire personnelle de l'individu. Elle est contenue dans la mémoire à long terme, et le déclenchement de la réponse est toujours associé à un état émotionnel particulier. Crick & Dodge (1994) stipulent qu'un individu traite une information sociale avec un ensemble de capacités biologiques et psychologiques limitées (mémoire, raisonnement, compétences sociales, force physique) et un ensemble de schémas stockés en mémoire qui sont directement liés à l'histoire de l'individu. [...]
[...] Les acteurs des situations construisent une représentation signifiante de la situation qui nécessite une évaluation du sens des messages que l'on pense envoyer et que l'on reçoit Cet ensemble de mécanismes cognitifs d'interprétation signifie que nous ne voyons autrui qu'en fonction de modèles et de représentations internes. Toute situation sociale contient plus ou moins d'ambiguïtés et d'inconnues. Il est rare que les individus connaissent explicitement les intentions d'autrui, ainsi que les chaînes causales qui expliquent les divers comportements. L'une des fonctions fondamentales de l'interprétation est de réduire l'ambiguïté. [...]
[...] 1 Chapitre II Le modèle de traitement de l'information sociale de Crick et Dodge (1994). I. Introduction Face à un contexte social, l'individu peut rechercher ou fuir les interactions. Il va donc mettre en œuvre un ensemble de capacités cognitives comme la perception des indices comportementaux (ton de la voix, échange de regards, postures, contenu du discours), l'interprétation et l'attribution d'intention, la sélection d'un but, et la réalisation d'un comportement. En 1994, Crick et Dodge ont élaboré un modèle de traitement de l'information sociale dont le but est d'identifier et de comprendre le fonctionnement des composantes cognitives intervenant dans une stratégie d'ajustement social. [...]
[...] Il est guidé par des 4 indices externes liés à la situation sociale, mais aussi par des indices internes de nature émotionnelle contenus en mémoire à long terme. Cette intégration externe/interne traduit la circularité fonctionnelle entre les étapes 1 et entre l'encodage et l'interprétation. Deux individus différents confrontés à la même situation sociale vont donc être sensibles à des indices externes différents, car leur interprétation sera différente. Etape 2 : Pour interpréter, un individu utilise un ou plusieurs mécanismes cognitifs indépendants. Le premier est le filtrage qui sélectionne certains indices et en élimine d'autres. Il est guidé par des représentations schématiques contenues en mémoire à long terme. [...]
[...] Elle constitue une étape fondamentale dans le traitement de l'information sociale qui va conditionner les étapes suivantes et déterminer le choix des indices extérieurs qui seront jugés pertinents. L'étape 3 du modèle stipule qu'après l'interprétation, un individu clarifie le but qu'il se propose d'atteindre (se venger, s'intégrer, obtenir réparation). Mais il peut aussi refuser de rentrer dans le jeu social en s'isolant ou de provoquer les protagonistes. Les buts poursuivis sont nombreux et sont fonction des personnes et des contextes. [...]
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