La dépression nerveuse ne peut être uniquement guérie par le biais de l'auto-analyse. La parfaite connaissance du fait qui a provoqué cette dépression ne produit pas la guérison, dans la mesure où notre corps est également perturbé et affecté par cet effondrement nerveux. Il est nécessaire de recourir à un spécialiste qui nous aidera à franchir cette étape difficile. On peut, toutefois, éviter de tomber dans un état de prostration et de faiblesse extrême (...)
[...] Vous craignez aussitôt que ce soit votre tour demain. Deux attitudes peuvent être adoptées: se laisser gagner par la peur jusqu'à en arriver à s'auto- suggestionner et à se réveiller au moindre bruit, ou bien penser que votre ville abrite des milliers d'appartements comme le vôtre et qu'il n'y a statistiquement aucune raison pour que les cambrioleurs choisissent précisément le vôtre. De nombreuses personnes s'inquiètent et paniquent dès qu'elles lisent dans la presse un article sur des épidémies, des maladies, accidents de voiture ou d'avion; et lorsque des êtres qui leur sont chers doivent faire un voyage, en voiture ou en avion, elles s'énervent et s'angoissent à tel point qu'elles ne peuvent se détendre et réfléchir un instant. [...]
[...] "Je ne permettrai jamais qu'une pensée de la sorte vienne gâcher ma journée"! Mais attention, considérer cette crainte hypothétique comme s'il s'agissait de quelque chose de trop complexe pour s'y arrêter est un mauvais calcul. Cela ne sert qu'à accumuler au niveau du Ça, c'est-à-dire de l'inconscient, des forces secrètes vouées à se manifester ultérieurement de façon désagréable. Les pensées négatives, si on n'essaie pas de s'y soustraire, peuvent devenir une habitude morbide. Supposons que Mme Durand ait donné le jour à un magnifique bébé, en pleine santé et que tout le monde vient admirer. [...]
[...] Bref, pour les pessimistes, rien ne va jamais comme il faut. Et encore! si cela se limitait à une suite de lamentations, mais non: le mécontentement est contagieux et il suffit d'une seule personne pour propager la mauvaise humeur et la tristesse parmi un groupe de gens normalement joyeux et contents. Si un problème nous préoccupe, si nous sommes soucieux ou avons des remords, il est bon d'en parler à une autre personne; c'est un soulagement utile. Il ne faut cependant pas laisser ces pensées se transformer en un complexe de culpabilité. [...]
[...] Durand s'enferme dans une sorte d'isolement; pendant les premiers jours, il ne veut voir personne, il parle par monosyllabes, est de fort méchante humeur et se sent voué à l'échec. Il répète qu'il ne trouvera jamais un autre emploi à la hauteur du premier et, de deux choses l'une, ou bien il se sent incompris et victime du destin (c'est-à-dire qu'il considère que ce qui lui est arrivé est injuste), ou bien il finit par se convaincre qu'il est stupide, qu'il ne vaut rien et ne pourra jamais faire carrière. [...]
[...] On obtient tout au plus un: "On fait aller". Et il en est ainsi parce que nous nous sentons tous indistinctement touchés par le sort, ou en tout cas, susceptibles d'être touchés à partir du moment où nous-mêmes hésitons à croire aux moments de chance et de bonheur authentique. Lorsqu'il arrive quelque chose de désagréable, il y a plusieurs façons de l'accepter. Certains réagissent en amplifiant le problème, en dramatisant la situation; d'autres réagissent avec dignité et pudeur et ne laissent pas apparaître l'état d'anxiété dans lequel ils se trouvent; d'autres encore essayent toujours de chercher le "côté positif" des choses. [...]
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