Cette étude de recherche vise à déterminer les différences de précocité de reconnaissances des émotions entre filles et garçons dans le cadre de la catégorisation des émotions et plus particulièrement sur les labels émotionnels de peur, dégoût et surprise entre 4 ans et demi et 5 ans et demi.
Nous rappellerons les étapes chronologiques de l'acquisition de la compréhension des émotions et des mécanismes complexes mis en jeu, tout en considérant que ces mécanismes sont normalement acquis et nous prendrons appui sur la Théorie de l'esprit pour construire nos hypothèses. Nous émettons que la différence sexuelle des temps de fixation des yeux est d'origine essentiellement culturelle et n'explique pas la différence concomitante de catégorisation des émotions. L'expérience sera constituée de filles et de garçons qui devront reconnaître des émotions sur des visages d'acteurs à l'aide d'un ordinateur.
[...] Child Development 1299-1300. GOSSELIN P., ROBERGE P. et LAVALLEE M-F., Le développement de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles du répertoire humain. Enfance 379- HALL, J. A., CARTER, J. D., HORGAN, T. G. Gender differences in non- verbal communication of emotions. In A.H. Fisher (Ed). Gender and emotion. [...]
[...] Hypothèse évolutionniste : Lau et al (2009) ont montré l'importance du bagage génétique sur la reconnaissance des émotions. Il est possible d'imaginer qu'une distinction d'ordre génétique sélectionnée par l'évolution a pu favoriser les femmes. Chez de nombreux primates, les femelles s'occupent préférentiellement des enfants, et les mâles sont plus agressifs et s'occupent de défendre le territoire. L'empathie et la compréhension des émotions des enfants sont alors des éléments importants pour les femelles, alors qu'il serait handicapant pour le mâle, l'empathie inhibant le comportement d'agression, ce qui pourrait réduire l'efficacité de la défense du territoire. [...]
[...] Les théories évolutionnistes ont avancé que la supériorité des femmes dans la perception des émotions correspondait à la responsabilité quasi universelle des femmes pour la puériculture. Les travaux de E. Hampson, S. van Anders, L. Mullin (2006), constatent ici encore la supériorité des femmes aux hommes dans la reconnaissance des émotions positives et négatives sur les visages en mettant l'accent sur le développement de l'attachement et des réponses aux soins. L'ensemble de ces indices laisse donc penser que les filles sont capables de classer certaines émotions plus précocement que les garçons. [...]
[...] Nous nous attendons ici à trouver une différence significative Compte rendu des résultats Le premier test donne un résultat négatif. La différence entre garçons et filles sur le temps de fixation n'est pas significative. La puissance observée informe sur le risque d'erreur de seconde espèce, et nous permet de dire, si elle est élevée (au-delà de que non seulement il n'est pas possible de conclure à une différence, mais même qu'il est raisonnable d'affirmer qu'il n'existe aucune différence importante. Le second test est positif, avec une supériorité des filles. [...]
[...] Nos observations ne permettent pas de trancher entre ces trois hypothèses (ou d'autres), mais montrent néanmoins que la seule durée de fixation des yeux ne peut expliquer les différences de capacité des catégorisations des émotions. Bibliographie ANDRE, C., Psychologie de la peur. La Flèche : Odile Jacob COLETTA, J.M., THERKASSOF, A. Les émotions, Cognitions, langage et développent. Liège : Hayen DARWIN C. The expression of the emotions in man and animals. London: John Murray DORON R., PAROT F., Dictionnaire de la psychologie. Quercy : Puf E. HAMPSON, S. VAN ANDERS, L. MULLIN. [...]
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