Moi et surmoi, stade du miroir, aspect clinique du regard, regard haptique, inattention civile, conscience de soi, rapport à l'autre, reconnaissance de soi, corps social, identité, Carl Gustav Jung, perception, regard d'autrui, psychologie, Jean-Paul Sartre
Le regard a une fonction haptique. Dans l'histoire du regard, plus le regard de l'être humain s'est développé, plus le corps de l'être humain s'est mis en retrait. Étymologiquement, regarder signifie poser son regard sur la chose. Le mot regard veut dire protéger. Il y a aussi le mot égard qui signifie "faire attention à". Le mot regarder implique l'idée d'une toute-puissance, d'une emprise. Il y a des mouvements qui appelle votre regard, votre regard se dépose sur. L'inattention civile est une forme de neutralisation, ne pas gêner l'autre lorsqu'on le regarde. C'est une forme de respect, car j'ai appris à ne pas regarder. Le regard occupe une place prépondérante dans notre société, car on nous invite à ne pas regarder, ne pas voir les différences. On est dans une routine, rien ne peut changer le cours de mon action. Le fait de baisser les yeux, c'est un geste d'obéissance, un professeur et son élève par exemple. Le mouvement du regard, on le vit, mais on ne le voit pas, d'après Jacques Lacan, psychanalyste français qui a écrit beaucoup sur la paranoïa et sur des événements de meurtres notamment. Il a écrit sur l'objet du regard et identifie quatre concepts de la psychanalyse. Nous supportons le regard lorsqu'il est habillé, voilé, dans le relationnel, mais par contre il peut nous pétrifier, nous mettre mal à l'aise, devenir insupportable. Ça peut créer en nous une situation instable, inconfortable.
[...] S'occuper de son image n'est pas seulement satisfaire le besoin primaire d'avoir chaud et de se protéger. C'est aussi répondre aux besoins fondamentaux d'appartenance, de reconnaissance et d'accomplissement personnel. Une des raisons pour lesquelles l'apparence n'est pas une question futile réside dans l'importance du regard, et l'émoi dans lequel nous met le regard de l'autre. C'est parce que nous sommes d'abord vus que le regard à une importance si grande. Et lorsque je dis regard, je l'entends au sens le plus large du terme. [...]
[...] Il existe alentour un espace physique chargé de significations. D'après M.Deveaux : `Toute personne qui s'approche d'une autre est vécue par cette dernière comme un agresseur, et déclenche un certain nombre de réactions défensives. Cette agression est naturellement inhibée par une série de rituels symboliques plus ou moins conscients, alors que, inconsciemment, apparaissent des fantasmes de corps à corps avec crainte d'effraction ou de pénétration.' Cet espace péricorporel qui participe à nos communications physiologiques n'est pas séparé radicalement en un espace du dedans et un espace du dehors. [...]
[...] Le bébé a une perspective différente. Le stade du miroir selon Lacan, qui a développé un aspect important de cette étape, en y introduisant une réflexion sur le rôle de l'Autre [HYPERLINK: http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_autre]. Dans l'expérience modèle du stade du miroir, l'enfant n'est pas seul devant le miroir, il est porté par l'un de ses parents [HYPERLINK: http://fr.wikipedia.org/wiki/Parent_(famille)] (en général, la mère) qui lui désignent, tant physiquement que verbalement, sa propre image [HYPERLINK: http://fr.wikipedia.org/wiki/Image]. Ce serait dans le regard [HYPERLINK: http://fr.wikipedia.org/wiki/Regard] et dans le dire de cet autre, tout autant que dans sa propre image, que l'enfant observerait son moi . [...]
[...] Curieusement, les Autres partagent nos craintes, nous nous retrouvons au beau milieu d'un carnaval dans lequel chacun observe les autres avec inquiétude, depuis la protection de son masque . L'autre, un regard ne parle pas. Nous n'avons jamais la possibilité de nous voir globalement soi-même, et savoir que l'individu en face peut me voir globalement, cette idée m'est insupportable. Je suis l'objet du regard, le regard d'autrui qui affecte le sujet. C'est à travers le regard d'autrui que je suis l'objet regardé. Si le regard devient trop visible, de fixité, inquiétant, sombre, réel que cela peut devenir insupportable. [...]
[...] En effet, l'accès à la conscience du soi passe par le regard des autres. De plus, grâce au regard d'autrui, je me sens considéré et j'ai la sensation d'exister. L'estime de soi est donc fonction de l'estime des autres. Nous pouvons donc dire qu'autrui m'aide, mais outre cela, autrui peut être nécessaire à la constitution de mon être en tant que tel. Le regard de l'autre peut être un rapport seulement égocentrique : autrui n'est qu'un instrument pour une relation de moi à moi-même et qui ne laisse pas de réelle place à autrui. [...]
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