Quand a-t-on commencé à parler d'alcoolisme et qu'en est-il aujourd'hui ? Même si l'alcool ne nuit à personne à condition de ne pas en abuser, certains individus auraient des difficultés à se reconnaître dans une société donnée. En effet, ils seraient parfois fragilisés par une pathologie propre qui les amènerait à consommer de l'alcool de façon compulsive afin de faciliter leurs rapports sociaux.
Au fil des siècles, l'individu alcoolique ou désigné comme tel est perçu comme ivrogne puis comme malade alcoolique. Aujourd'hui, le terme alcoolo-dépendant ou alcoolé est privilégié. Les autres termes renverraient à la notion de « vice » ou à une déresponsabilisation de l'individu sur une conduite sur laquelle il n'aurait aucune prise.
Dans la classification DSM-IV (manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux) de 1952, ces concepts trouvent une expression scientifique, avec des critères convergents. La classification de l'Organisation mondiale de la santé, le CIM 10 (Classification internationale des maladies), fait la même distinction entre ces concepts. Il est indiqué que « La dépendance est un mode d'utilisation inapproprié d'une substance, entraînant une détresse ou un dysfonctionnement cliniquement significatif ».
La deuxième édition du DSM-IV a maintenu l'alcoolisme, avec la toxicomanie et les troubles sexuels, dans le registre des « troubles de la personnalité et autres troubles mentaux non psychotiques ». Elle distinguait cependant ce qui semblait ressortir d'un trouble de la personnalité (alcoolisations excessives épisodiques et alcoolisations excessives habituelles) des symptômes physiques et psychiques de la dépendance à l'alcool.
[...] L'alcoolisme - une problématique multifactorielle I - L'alcoolisme : une problÉmatique multifactorielle Quand a-t-on commencé à parler d'alcoolisme et qu'en est-il aujourd'hui ? Même si l'alcool ne nuit à personne à condition de ne pas en abuser, certains individus auraient des difficultés à se reconnaître dans une société donnée. En effet, ils seraient parfois fragilisés par une pathologie propre qui les amènerait à consommer de l'alcool de façon compulsive afin de faciliter leurs rapports sociaux. Au fil des siècles, l'individu alcoolique ou désigné comme tel est perçu comme ivrogne puis comme malade alcoolique. [...]
[...] Consultation médicale au cours des 12 derniers mois selon la nomenclature des Professions et Catégories Socioprofessionnelles Terme employé à Howard S. Becker dans son ouvrage Outsider qui décrit la Théorie de l'étiquetage en préférant finalement p l'expression Théories interactionnistes de la déviance Selon lui, la déviance peut-être considérée comme une action collective ; les individus cherchant à ajuster mutuellement leurs lignes d'action sur les actions des autres perçues ou attendues. [...]
[...] Pour oublier que j'ai honte, avoua le buveur en baissant la tête. Honte de quoi ?s'informa le Petit Prince qui désirait le secourir. Honte de boire ! acheva le buveur qui s'enferma définitivement dans le silence J'ai remarqué que cette notion de honte pouvait se traduire en prenant différentes formes. Monsieur M., rencontré en entretien lors de mon stage de 3e année, bénéficiaire du RSA à qui je demandais s'il ne voulait pas poser ses valises m'avoua : Je suis un rebelle ! [...]
[...] Parce que l'alcoolo-dépendance est très liée à la représentation culturelle qu'on en a. Moi j'estime qu'en alcoologie y a pas de demande, du fait du déni, ou du défi Les concepts du déni et du défi : des mécanismes de défense Je bois de l'alcool mais en quoi c'est un problème? La notion de honte, de culpabilité, de mésestime de soi, de mal-être ou de mal de vivre va ressortir sous forme d'agressivité, d'attaques verbales sur le système, sur les personnes alentours, de surexcitation, de comportements qui donnent à voir à l'autre. [...]
[...] Pourtant, si l'on regarde du côté des États généraux de l'alcool qui publient un rapport entre alcool et inégalités[23], en ville comme à l'hôpital, les proportions de patients diagnostiqués en alcoolisation excessive sont nettement plus élevées chez les personnes qui possèdent un emploi précaire ou qui sont au chômage, ( ) qui perçoivent le revenu minimum d'insertion ou sont assujettis à la couverture maladie universelle Le statut professionnel des hommes semble discriminant : les chômeurs représentent le groupe ayant les plus fortes consommations verres) ; les professions indépendantes et les inactifs non-chômeurs et non- retraités ont également une consommation supérieure à la moyenne verres). Cela pourrait s'expliquer par le fait que les individus issus des classes les plus défavorisées souffriraient de plus d'instabilité dans leur travail et auraient une moins bonne estime d'eux-mêmes. Ceci, in fine, favoriserait la prise d'alcool. Il faut remarquer que cette corrélation entre alcoolisation et difficultés sociales ne permet en aucune façon d'établir un lien de causalité direct. [...]
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