Que recouvre la notion de Perversion ? Cette pathologie a-t-elle un statut différent chez l'adolescent par rapport à l'enfant et l'adulte ? A-t-elle des formes d'apparition qui lui sont propres ?
En effet, il convient de s'interroger sur la place que peut occuper la perversion lorsqu'elle apparaît durant l'adolescence. Cette période est décisive dans la structuration du sujet, ce qui lui confère un statut particulier par rapport à l'enfance ou à l'âge adulte.
Ainsi ce travail se propose d'explorer cette pathologie lors de ces trois périodes du développement distinctes afin d'en proposer une définition clinique générale. Cette recherche s'appuie sur les travaux de divers auteurs contemporains tel que J. Dor, A. Eiguer, F. Marty ou encore C. Balier (...)
[...] 555- Eiguer A., Peut-on parler de la perversion à l'Adolescence?, Adolescence 2006/3, Tome 24, pp. 593- Marty F., (Ibid.) adolescent tendent à infirmer cette hypothèse. Ainsi A. Eiguer (2006)8 a pu montrer que la perversion n'est pas un choix sélectif chez l'adolescent et ne peut donc se constituer en structure. En effet le jeune peut avoir recours simultanément ou successivement à d'autres voies pour exprimer son angoisse comme par exemple les addictions ou les conduites à risques. Cependant bien qu'il semble admis que la perversion adolescente diffère de celle de l'adulte, ces deux auteurs s'accordent à envisager la possibilité d'une fixation de ce trouble en sortie d'adolescence. [...]
[...] Outre une simple réponse à une impossible fantasmatisation la perversion transitoire peut donc également être envisagée comme un combat contre le risque de sombrer dans la dépression ou la psychose qui guette ces adolescents à leur sortie de l'enfance. Ce point de vue est celui que privilégie F. Marty (2001)20 pour qui la perversion transitoire serait utilisée par l'adolescent comme défense contre un effondrement psychique. Cette mise en danger du psychisme résulterait de l'entrée même dans l'adolescence. En effet il semble que l'apparition de la puberté agisse comme un réel traumatisme chez l'adolescent fragilisant ainsi ses bases narcissiques. [...]
[...] (Ibid.) Eiguer A., Peut-on parler de la perversion à l'Adolescence?, Adolescence 2006/3, Tome 24, pp. 593- (Ibid.) liens pervers à l'adulte laissent des traces sur l'adolescent qui risque alors de s'y fixer. En effet cette expérience traumatique le déstructure et compromet la construction de bases psychiques saines durant l'enfance en raison d'un contact prolongé avec la violence, la terreur, l'autoritarisme, l'assujettissement, la position d'objet sexuel, une séduction harcelante, l'emprise, ou encore la prédation. Il s'agira ainsi d'adolescents qui auront conservé de ce lien une indifférenciation générationnelle, une personnalité plutôt arrogante et insolente, un problème pour atteindre l'amour et la jouissance, un comportement de dévaluation et de chosification d'autrui. [...]
[...] (1905). Trois Essais sur la théorie de la sexualité. Paris : Gallimard Marty F., Potentialités perverses à l'adolescence, Cliniques méditerranéennes pp. 263-279. Racamier, P.C. (1995). L'inceste et l'incestuel. Paris : Le Collège de Psychanalyse. [...]
[...] Néanmoins la récente analyse des processus spécifiques de la perversion structurelle définis par J. Dor (1999)11 que propose Bonnet12 en 2006 permet de conclure que la présence d'une perversion à l'adolescence ne constitue en rien un mode d'entrée dans la perversion pathologique que peut être la structure perverse adulte. En effet il y fait mention de différences importantes entre ces deux fonctionnements qui viennent signer l'absence de structuration de la perversion chez l'adolescent. Tout d'abord, s'agissant de l'adolescent, le clivage est mouvant et provisoire ce qui diffère d'un fonctionnement structuré. [...]
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