La dernière partie du "Troisième essai métapsychologique" apporte une conclusion synthétique aux développements freudiens sur la connaissance de l'inconscient issue de l'analyse des rêves et de la névrose de transfert. Freud reconnaît les zones d'ombre qui persistent dans cette connaissance, la confusion que l'on y trouve parfois, et regrette de ne pouvoir inscrire ces résultats trop minces dans une classification antérieure. Le psychanalyste pense pouvoir préciser son approche de l'inconscient grâce à l'analyse des psychoses narcissiques.
Il se réfère aux travaux d'Abraham (1908) pour expliciter la démarche psychanalytique, dans un effort pour caractériser la démence précoce de Kraepelin et la schizophrénie de Bleuler "par la façon dont elles se comportent à l'égard de l'opposition entre moi et objet", c'est-à-dire à l'égard du déni psychotique de la réalité du monde extérieur.
[...] Un autre cas rapporté par Tausk à la société psychanalytique de Vienne vient renforcer cette analyse. Un patient se comportait comme un obsessionnel, passait des heures à sa toilette mais pouvait communiquer sans résistance la signification de ses inhibitions Lorsqu'il mettait ses chaussettes, il était préoccupé par l'idée de devoir écarter les mailles de la chaussette, dont les trous symbolisaient l'ouverture du sexe de la femme. Cette idée ne peut d'après Freud être qualifiée d'obsessionnelle, comme il le montre en évoquant une observation de R. [...]
[...] Le psychanalyste décrit le discours schizophrène comme maniéré, recherché dans la manière de s'exprimer, avec une construction des phrases désorganisées, incompréhensibles, apparemment dénuée de sens. Il caractérise le contenu du discours schizophrène par une relation aux organes du corps ou aux innervations corporelles souvent au premier plan. Il remarque une similitude entre ces symptômes schizophrènes et les formations de substituts hystériques ou obsessionnelles névrotiques, mais constate la particularité de la relation entre substitut et refoulé dans la schizophrénie. Il illustre ensuite son propos en s'appuyant sur deux exemples tirés d'un cas du Dr. [...]
[...] Il caractérise ainsi le mode de pensée schizophrène en disant qu'ils traitent les choses concrètes comme si elles étaient abstraites Pour finir, Freud estime avoir déterminé dans ce texte la différence entre représentations inconscientes et représentations préconscientes, ce qui lui permet d'envisager d'avoir reconnu l'inconscient et de disposer d'hypothèses théoriques suffisamment solides pour être corroborées par d'autres recherches. [...]
[...] Les investissements d'objet sont donc abandonnés, ce qui rétablit un état anobjectal primitif de narcissisme Freud caractérise les patients schizophrènes par leur inaptitude au transfert (dans les limites du processus morbide) induisant l'inaccessibilité à la thérapeutique mais aussi le refus du monde extérieur, de l'objet, et les symptômes provoqués par le surinvestissement du moi propre résultant en une apathie complète Freud considère ainsi l'hypothèse du désinvestissement d'objet comme validée par les signes cliniques. Il poursuit en mettant en rapport névroses et psychoses en tant que systèmes psychiques, toujours en s'appuyant sur des observations cliniques. Dans la schizophrénie, de nombreux éléments du psychisme, de nombreuses représentations, sont exprimés sous forme consciente alors que la psychanalyse est nécessaire dans les névroses de transfert pour accéder aux représentations qui sont ici inconscientes. [...]
[...] Un seul mot porteur de nombreuses relations peut ainsi prendre la fonction de toute une chaîne de pensée. Freud revient ensuite sur les différences subtiles mais néanmoins surprenantes entre la formation de substitut dans la schizophrénie d'une part et dans l'hystérie et la névrose obsessionnelle d'autre part Il donne l'exemple d'un de ses patients dont le mauvais état de la peau du visage le détourne de tous les intérêts de la vie. Il affirme avoir des comédons et des trous profonds dans le visage que tout le monde regarde. [...]
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