Françoise Dolto fut réputée pour l'efficacité de son travail de clinicienne auprès d'enfants. Elle œuvra à la vulgarisation de ces connaissances, ce qui contribua à la faire connaître du grand public.
"Tout est langage" est un ouvrage de psychologie destiné à répondre aux interrogations des familles. Il peut également être exploité par des professionnels de l'enfance.
L'ouvrage est tiré d'une conférence de Françoise DOLTO, il évolue, après une introduction, en questions/réponses avec les auditeurs.
Françoise DOLTO commence par citer des exemples de comportements d'enfants suite à des situations mal vécues ou mal comprises.
Par exemple, durant la seconde guerre mondiale, lorsqu'une femme apprenait que son époux était fait prisonnier, elle éprouvait un soulagement d'apprendre qu'il n'était pas mort et qu'il serait, de cette façon, tenu à l'écart des combats. Pour l'enfant, la honte qu'il éprouvait de savoir son père en prison ne s'accordait pas avec la joie de la mère. Pour le jeune enfant qui voyait des enfants fiers de leur père mort au front, l'emprisonnement de son père était vécu comme une trahison, comme la mort du héros. Pour lui, la prison était faite pour les personnes qui avaient fait quelque-chose de «mal». L'attitude de la mère devenait incompréhensible. Personne n'expliquait à l'enfant, la différence entre prisonnier de guerre et prisonnier civil. L'attitude de la mère laissait croire à l'enfant que la prison avait une valeur séductrice.
De là, commençait une petite délinquance dans l'esprit de l'enfant. Une délinquance interne d'abord. La non maitrise de soi devenait une valeur sûre. Des problèmes d'incontinence ont commencé en grand nombre. Grandir et entrer dans la société passe par des processus de maturité et de maitrise de soi. L'enfant commence par maitriser ses sphincters et son anus, puis ses pulsions et enfin ses désirs.
[...] Tout est langage, Françoise Dolto Sa vie: Elle est issue d'une famille bourgeoise de conviction catholique et monarchiste. Elle est la quatrième d'une fratrie de sept enfants. Elle sera très marquée par la mort de sa sœur de 18 ans, elle en a douze. Sa mère lui reprochera de ne pas avoir suffisamment prié pour sauver sa sœur malade. Elle restera marquée par cette attitude et rapportera: J'ai vu ma mère souffrir au point qu'elle ne pouvait pas tolérer de voir un enfant handicapé dans la rue, j'étais à côté d'elle, comme ça, rétrécie de souffrance pour elle et pour l'enfant qu'elle injuriait (avec la mère de cet enfant qui poussait la voiture) si c'est pas malheureux de voir ça vivre et des beaux enfants qui meurent, quelle honte! [...]
[...] L'important, c'est la satisfaction du corps et de l'esprit, pas de faire «parce que . ou «pour . il faut parler avec lui de ce qu'il veut , lui, réellement, pour lui permettre d'exprimer ce qu'il porte en lui. Ce genre de désir qui peut même devenir une vocation peut naitre à la suite d'un film, d'une lecture ou même d'une rencontre de l'enfant mais en aucun cas, ce désir ne devra lui être soufflé par les parents qui verraient là un moyen d'assouvir leurs propres désirs ou frustrations à travers l'enfant. [...]
[...] On explique même, par la psychanalyse, des comportements liés à l'histoire fœtale de la personne. A travers des grossesses refusées ou mal vécues par la mère, on retrouve dans certains cas, des comportements pouvant rappeler la période fœtale. Les enfants issus de ce type de grossesses auront, dans des situations anxiogènes, une tendance à se réfugier dans un mutisme correspondant à la période de développement fœtal, où ils n'avaient pas encore le droit de vivre. Précisions données à partir de questions Désirs authentiques et désirs des parents Pour l'enfant, faire une activité est important (sport, loisirs, etc.). [...]
[...] Pour un enfant, tout ce qui se passe autour de lui est langage. Mais la compréhension qu'il en a est plus subtile qu'une compréhension verbale. L'enfant perçoit ce qui sous-tend ce qui est dit, plus que les paroles elles-mêmes. Les paroles, elles, sont saisies d'autant mieux, par les petits, s' ils sont en train de faire autre chose. Une réflexion naturelle se met en place. Si on demande à un enfant de nous regarder lorsqu'on lui parle, il perd 50% de sa capacité à écouter et à comprendre. [...]
[...] Pour les adultes, c'est l'inverse. L'enfant a besoin de dissiper le surplus d'énergie en jouant ou en bruitant pour entendre ce qui se passe autour de lui. S'il ne joue pas, il n'écoute pas. Nous avons tous eu l'expérience d'enfants qui nous posent des questions sur un sujet évoqué en sa présence mais qui ne lui était pas destiné, il jouait simplement à proximité. On a pu remarquer, avec quelle précision, il avait entendu et même assimilé ce qui se disait. [...]
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