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René Démoris est un professeur et un auteur de renommée internationale pour son travail sur la littérature et l'art. Il a été professeur de critique artistique et littéraire dans de nombreuses universités et dans plusieurs pays. Il est particulièrement spécialiste du XVIIIe siècle.
Il a également marqué le domaine de la critique littéraire en travaillant sur l'univers des contes, des fables et des mythes (Perrault, La fontaine...). Il est l'un des pionniers de l'analyse des contes en France. Il les étudie de manière originale en se servant comme principal outil de sa connaissance des grands écrits des auteurs psychanalystes (Freud, Lacan, Mélanie Klein, ou encore Michael Balint).
[...] Démoris l'a expliqué plus tôt, des Grieux n'est donc pas victime de Manon (qui au contraire est plutôt une figure protectrice pour lui) qui l'aurait arraché à sa destinée, il est justement celui qui décide de faire ce tournant, charmé par l'excitation provoquée par un premier amour, et peut être également par la perspective de désobéir au père et de prendre un chemin opposé à celui qui lui était destiné (c'est une hypothèse qui sera défendue dans la suite de l'analyse).Vivre rue VivonneDémoris analyse la première relation sexuelle précipitée des deux amants comme révélatrices des attentes des deux personnages : le jeune chevalier amoureux impatient de se considérer marié et uni à Manon, qui interprète l'acte sexuel comme égal à l'acte de mariage et la promesse de fidélité éternelle, et ‘un autre coté le besoin pour Manon de se donner rapidement à un homme pour s'assurer son service, et son aide (souvent financière, mais Manon recherche aussi la compagnie des hommes pour accéder à la vie sociale mondaine et à la stabilité)Cette divergence (voir même opposition) des points de vue face à l'acte sexuel explique par la suite l'épisode de la tromperie de Manon qui voit son premier amant, monsieur GM. Pour elle, il s'agit simplement d'une manière d'obtenir de la stabilité pour pouvoir continuer de vivre confortablement avec Des Grieux. [...]
[...] Le silence de Manon, René Démoris (1995) - La symbolique des nomsÀ propos de l'auteur :René Démoris est un professeur et un auteur de renommée internationale pour son travail sur la littérature et l'art. Il a été professeur de critique artistique et littéraire dans de nombreuses universités et dans plusieurs pays. Il est particulièrement spécialiste du XVIIIe siècle.Il a également marqué le domaine de la critique littéraire en travaillant sur l'univers des contes, des fables et des mythes (Perrault, la fontaine Il est l'un des pionniers de l'analyse des contes en France. [...]
[...] Le titre du roman était autrefois plus long et centré sur le chevalier Grieux, ce qui semble logique puisque l'œuvre est avant tout le récit de son histoire. Cette remarque permet à René Démoris l'argument qu'il donnera plus tard : le point de vue de Manon est absent du texte, la jeune femme est « muette » malgré sa place dans le titre de l'œuvre, d'où le titre de cette analyse.On peut se demander pourquoi le titre a fini par se centrer sur Manon et pas sur le chevalier. [...]
[...] Il voit l'accès à l'église plus comme un moyen de s'éloigner du monde, des vices et des passions, que comme un rapprochement vers Dieu.Amour, délices et orUne horreur secrèteLorsque Manon rend visite à Des Grieux pour la première fois après leur subite séparation, on a affaire à une scène qui rappelle selon Démoris une scène théâtrale comique. En effet, on peut le ressentir dans l'inversion des rôles du féminin et du masculin dans cette interaction menée par Manon, et la facilité qu'elle à séduire à nouveau le jeune abbé novice qui de son côté est resté naïf et s'inquiète de la fidélité de Manon. Il est incohérent dans son discours (il dit l'avoir toujours aimée tandis qu'il disait auparavant l'avoir oubliée et qu'il ne cherchait pas à la revoir). [...]
[...] La scène du coiffage des cheveux et de la démonstration d'amour de Manon est décrite par Démoris en parallèle avec la scène antique de la tête décapitée de Méduse. En effet, le fait que Manon se saisisse des cheveux de des Grieux ainsi que beaucoup d'autres éléments du texte (attention portée aux cheveux-serpents, miroir utilisé pour contrer les pouvoirs de méduse.) Alimentent la comparaison.Manon domine dans cette scène à la fois le prince et son amant. Elle tient son amant par les cheveux, ce qui peut rappeler l'image de l'épée de Damoclès, elle est détentrice de son destin.Cette scène est peut-être visuelle pour compenser le silence de Manon qui ne parvient pas à obtenir l'attention de des Grieux par le simple usage des mots.Le silence de ManonRené Démoris rappelle ici que Manon n'a jamais la parole dans ce récit. [...]
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