Harold Searles, psychiatre et psychanalyste américain, naît en 1918 dans l'état de New York.
Ses travaux sur la psychothérapie des patients schizophrènes l'ont fait largement connaître en Europe. Ces travaux sont en partie rassemblés dans son premier livre L'effort pour rendre l'autre fou (1959), paru en France en 1977.
Ce fut l'expérience majeure de sa vie professionnelle que de soigner pendant 15 ans des schizophrènes parmi les plus gravement perturbés au Chesnut Lodge Sanitarium de Rockville dans le Maryland, établissement internationalement reconnu pour le rôle pilote qu'il a joué dans l'approche psychothérapeutique intensive des schizophrènes (...)
[...] Le patient vit une expérience subjective dans la quelle la distinction entre l'objet introjecté et son propre soi est assez précaire : il sent que une qualité de l'autre (du thérapeute, de quelqu'un de son passée) est une partie de soi-même. Comment deviner que dans la communication du patient un objet introjecté exerce son influence ? D'abord en étant attentifs aux moments dans lesquels le ton du patient devient artificiel. Ex. Une patiente laisse émerger un introject de mère pathogène. Elle dit Je déteste cette femme à l'intérieur de moi Puis, face à Searles, elle exclame Votre père vous méprise ! [...]
[...] Searles décrit les traits psychodynamiques qui sont à la base des formes pathologiques de communication dans la schizophrénie. La régression : Dans la schizophrénie il y a une régression du Moi du sujet. Le patient régresse à un niveau plus ou moins précoce de fonctionnement du Moi, ce niveau étant très variable, parfois d'un moment à l'autre. Le fonctionnement psychologique régresse, ce qui explique que dans la condensation la pensée du schizophrène peut être concrétisée ou sur symbolisée : le schizophrène a régressé dans sa pensée à un niveau du développement comparable à celui de l'enfant qui a du mal à différencier la pensée concrète de celle symbolique. [...]
[...] Le manque d'estime de soi: On a l'impression que le schizophrène communique quelque chose de fort à son égard, mais qui est en relation avec un manque d'estime de soi. Par ex un patient dont la façon de se présenter lui donne l'air d'un clochard peut exprimer le reproche aux autres de ne l'avoir pas l'intégré au sein de leurs société. La personne communique de ces façons-là, car il ne dispose pas encore de moyens plus adultes, verbaux et symboliques : le besoin de communiquer est pour elle plus fort de celui d'estime de soi. [...]
[...] Searles fait l'exemple d'une patiente qui parle de son mépris envers une pièce pour exprimer le mépris envers l'injonction du thérapeute de fermer la porte. La femme dit que la pièce était stupide. Et Searles : si vous pensiez que ma suggestion que vous fermiez la porte était stupide Elle : Oui, je pensais que c'était stupide 188) Dans ce cas il s'agit en grande partie d'une manœuvre de déplacement consciente, tandis que la patiente accepte aisément l'interprétation. Toutes fois, les schizophrènes, dont l'expérience perceptuelle- conceptuelle est si mal différenciée, sont enclins à recourir inconsciemment au déplacement. [...]
[...] Dans la communication schizophrénique, souvent des significations et des émotions diverses sont concentrées dans une expression verbale précise (ex : comment allez vous ? ou dans un geste. Le thérapeute peut intuitivement sentir que derrière le stéréotype se trouve une multiplicité de significations latentes accumulées. En ce qui concerne la communication non verbale, le rire en constitue la forme qui se prête le mieux à exprimer des sentiments confus et non différenciés. Il peut transmettre un fouillis de sentiments que même un grand nombre de mots ne sauraient rendre 200) Dans la condensation il y a expression condensée de sentiments et d'idées diverses, qui même dans l'inconscient du schizophrène ont encore à se différencier les uns des autres. [...]
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