Le Séminaire, Jacques Lacan, angoisse, objet a, Freud, concepts freudiens, pratique psychanalytique, structuralisme, linguistique, Lewis-Strauss, pensée humaine, anthropologie, concepts psychanalytiques, perspective, théorie Lacanienne, psychologie sociale
Jacques Lacan a réinterprété l'ensemble des concepts freudiens, en y ajoutant ses propres conceptualisations orientées vers le langage et théorisées en s'appuyant sur d'autres modèles : le structuralisme et la linguistique.
Si Freud théorisa et distingua dans la psyché, l'autre (l'autre personne) de l'altérité (le fait d'être une autre personne), Lacan, quant à lui, les distinguera par a (petit autre) et A (grand autre) un élément fondamental dans sa pratique psychanalytique. Lacan définit le petit autre comme étant « est une réflexion et une projection de l'ego, et il s'inscrit dans l'ordre de l'imaginaire ». Lacan reconnaît à l'imaginaire « sa force d'illusion » mais aussi à son effet dans le Réel. Mais, selon Lacan : « l'Imaginaire ne se suffit pas à lui-même ; sa dimension affirmative et constitutive est elle-même arc-boutée sur l'ordre symbolique. »
[...] Cette dimension imaginaire pose le sujet dans un lien social potentiellement destructeur car il vise la satisfaction que l'objet pourrait procurer. Mais la haine de la jouissance supposée de l'autre garde une dimension mortifère et a-sociale. Au-delà cet objet spéculaire qui s'échange, il y a surtout en jeu, un « au-delà de l'objet », un vide qui fait la cause du désir. Pour Lacan, il convient de faire la distinction entre ces objets spéculaires, objet de concurrence et d'échanges et les objets a qui sont non-spécurisable et qui ne se partagent pas. [...]
[...] En cela une émotion peut être traitée comme relevant de l'imaginaire, « son signifiant le structurant mais se tenant en quelque sorte hors de lui ». Lors de ces premières théorisations, le petit autre tient le rôle de l'égo et apparaît par opposition au grand Autre ; dès lors, il joue le rôle de l'ego et de son image spéculaire. Puis, Lacan approfondie le concept et commence à le signifier comme « l'objet du désir », et par extension par « la notion de désir en elle-même » puis, Lacan le définira comme : « l'objet a est l'objet du désir que nous cherchons dans l'autre » et cette notion évoluera vers : « le petit a va devenir la cause imaginaire du désir et non plus ce vers quoi tend le désir ». [...]
[...] L'angoisse pour Freud est sans objet, Lacan affirme que l'objet crée l'angoisse et plus précisément, c'est quand celui-ci est trop présent et que la perte n'a pas lieu que l'angoisse survient. Lacan propose donc une nouvelle perspective : « Or qu'est-ce que je vous ai dit la dernière fois, pour déjà vous mettre sur une certaine voie essentielle à saisir ? C'est que l'angoisse n'est pas le signal d'un manque, mais de quelque chose qu'il faut que vous arriviez à concevoir, à ce niveau redoublé, d'être le défaut de cet appui au manque ». [...]
[...] Ainsi Lacan dote l'angoisse d'un objet, « elle est tentation, non pas perte de l'objet, mais justement présence de ceci . c'est toujours le « ça ne manque pas ». Lacan propose une double négation opérant un rapprochement entre les théories Freudiennes et ses propres conceptualisations : « l'angoisse n'est pas sans objet » (Lacan, 1962) ou autrement dit : « le sujet de l'angoisse n'est pas sans l'avoir » (Lacan, 1962). Cela signifie qu'il y a un objet dans l'angoisse, mais c'est un objet dans un sens très particulier (une demande de l'Autre). [...]
[...] vous verrez que celle de l'angoisse n'est pas loin de celle-là. ». On peut comprendre ici le fantasme comme ce schéma de compréhension non conscient qui commande le monde pour le sujet et qui le localise, circonscrit sa position à l'intérieur de celui-ci. C'est par le biais du fantasme que le sujet atteint une articulation minimale de son rôle et de sa valeur subjective dans un champ social par ailleurs opaque de désirs concurrents qui se chevauchent. De plus, c'est le fantasme qui fait la différence entre une situation socio-historique donnée et la manière dont le sujet y devient activement (libidinalement) intégré. [...]
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