Le lien dans la dépendance

Résumé du document

L'addiction, définie par le GISME comme le « processus dans lequel un comportement chargé de soulager un mal-être, finit par devenir plus ou moins incontrôlable et se maintient, malgré ses conséquences négatives », est un concept qui a subi de nombreuses évolutions au cours du temps.

En effet, si on attribue aujourd'hui aux addictions la fonction « d'acte symptôme », permettant comme le souligne Bergeret, une « tentative de défense et de régulation contre les déficiences et les failles occasionnelles de la structure profonde en cause », cela n'a pas toujours été le cas.

Pendant longtemps, les conduites addictives ont été considérées comme la conséquence d'une dépendance, qui empêche le sujet de consommer modérément le produit de son addiction, comme le met en avant la première définition de l'alcoolisme qui fût faite par Fouquet en 1950 : « il y a alcoolisme lorsqu'un individu a en fait, perdu la liberté de s'abstenir de boire » (...)

Extraits

[...] Le sujet se représente inconsciemment le thérapeute comme un substitut de mère primitive soit comme excessivement bon soit comme excessivement mauvais Le clinicien doit pouvoir lui offrir une relation contenante, sécurisante que afin que le sujet puisse faire l'expérience d'une relation non douloureuse ouvrant sur une plus grande autonomie, et qu'il puisse intérioriser celle-ci afin de permettre le renouveau du désir. Lors de cette relation stable, vont se rejouer les aspects souvent douloureux des liens précoces, que le cadre stable et continue de la thérapie va permettre de dépasser. Le thérapeute en offrant un cadre contenant au sujet, va lui permettre de déposer une partie de lui-même, de déplacer dans ce cadre, une partie des investissements inconscients. [...]

[...] p.6 II) Conduites addictives et dépendance affective . p ) L'objet d'addiction comme substitut . p ) Réactualisation du processus de séparation- individualisation . p ) Relation à l'Autre et dépendance affective . p.8 III) Enjeux thérapeutiques de la relation au sujet dépendant . p.9 Conclusion . [...]

[...] Cette activité permet la récupération de l'objet oral, et se constitue à la place d'un vide vécut par l'enfant. Cette dynamique, normale un temps, peut être amené à se prolonger ou à être réactualisée. C'est le cas notamment dans les conduites addictives . De plus, Freud introduit en 1915 la notion d'incorporation cannibalique qui correspond à une action de morsure ambivalente qui consiste pour l'enfant à se donner du plaisir en introduisant en soi un objet, qu'il détruit et dont il s'approprie les propriétés. [...]

[...] Cela lui permet à la fois de s'auto satisfaire et d'avoir le sentiment de dominer l'Autre, de ne pas dépendre de ce dernier. L'addiction est donc un moyen de remplacement d'une dépendance affective, qui peut être considéré comme une véritable pathologie du lien . Pour Pascal Rémy-Ferrer, auteur de l'article intitulé La problématique du lien dans l'alcoolisme et le sevrage le processus alcoolique, qui pourrait être étendu à l'ensemble des conduites addictives, ne se limite pas à la personne alcoolique, il est au carrefour de la psyché individuelle, des liens familiaux, du corps biologique et de la société Cette définition, donne au lien affectifs encore plus de poids dans la problématique de la dépendance. [...]

[...] Cette position est le résultat d'un investissement particulier de l'objet : le moi ayant été projeté dans l'être aimé, l'objet aimé est constitué d'une partie du moi, c'est pourquoi lorsque l'objet est perdu, le moi se perd également. La perte d'un objet qui entraîne la perte de soi même devient donc insupportable . MC Célérié a décrit ce qu'elle nomme la pulsion d'attachement comme ce qui rend le sujet dépendant d'un objet familier, et la pulsion d'emprise comme ce qui porte à l'inverse vers l'étranger, l'inconnu et qui pousse à l'exploration et à la connaissance. Elle explique par la suite, que la pulsion d'emprise ne peut se développer que si la pulsion d'attachement a pu trouver satisfaction. [...]