psychologie sociale, psychanalyse, Freud, XXe siècle, guerre, La structure du comportement
Si les questions sur l'origine de la guerre et la propension des hommes à s'y détruire les uns les autres remontent à la nuit des temps, nul doute que le premier conflit mondial, par son étendue meurtrière, a réactivé de manière vive ces interrogations chez les philosophes, les psychologues et les psychiatres. Dans cet extrait de Pourquoi la Guerre ? Le psychiatre et fondateur de la psychanalyse allemand Sigmund Freud décrit le concept de pulsion de mort et ses implications tant sur autrui que sur soi. Pourquoi la Guerre ? C'est un ouvrage qui recueille les échanges entre Albert Einstein et Sigmund Freud à la demande de la Commission internationale de coopération intellectuelle.
[...] Fils de la Nuit, il fut attaché dans le Tartare lors de sa jeunesse. Ennemi du genre humain, il était très peu mentionné que ce soit dans les écrits ou à l'oral car les Grecs avait peur de réveiller des idées en eux, en rappelant à l'esprit l'image d'une destruction qui lui était déjà connue. C'est chez le poète Homère que Thanatos revêt en premier lieu la personnification de la Mort, ensuite il devint un monstre chez Euripide qui se désaltère en buvant le sang, qu'il a parfois lui-même déversé sur les tombes, afin de se désaltérer. [...]
[...] Comme nous l'avons vu, l'apparition de la notion de pulsion de mort dans la pensée de Freud coïncide avec celle du Surmoi dans la deuxième topique. Celui-ci est défini par Laplanche et Pontalis comme « une des instances de la personnalité telle que Freud l'a décrite dans le cadre de sa seconde théorie de l'appareil psychique : son rôle est assimilable à celui d'un juge ou d'un censeur à l'égard du moi ». Cette instance participe à la fois à une réorientation de la pulsion et à l'édification d'une censure pour le moi. [...]
[...] Ainsi Freud a d'abord distingué la pulsion de vie, ou pulsion érotique, qui représente les efforts vers la vie puis, à partir de 1920, dans au-delà du principe de plaisir, la pulsion de mort, qui « représente la tendance fondamentale de tout être vivant à retourner à l'état anorganique ». Il reprend le concept de pulsion de mort dans Pourquoi la guerre ? en essayant de préciser sa spécificité. Ce texte sur la pulsion de mort nous confronte à un paradoxe car elle est décrite par Freud à la fois comme destructrice et comme constructrice. Comment une pulsion peut-elle être à la fois destructrice et constructrice ? C'est ce que nous envisagerons dans ce travail. [...]
[...] Mais Freud (si l'on se fie au terme employé par le traducteur) a employé un mot à connotation religieuse. N'est-ce pas pour rappeler que sa position sur l'origine de la conscience va à l'encontre des discours reçus d'origine religieuse sur l'âme et la conscience ? En faisant dériver la conscience de pulsions intérieures, de « instinct », c'est-à-dire de forces purement intérieures, Freud adopte une position purement médicale, rompt avec une vision idéaliste et se place sur un plan immanent qui tranche avec la transcendance fondatrice des discours religieux sur la conscience. [...]
[...] Freud évoque dans l'extrait de Pourquoi la guerre ? les « pulsions érotiques représentant les efforts vers la vie » qui contrastent avec les pulsions de la mort : Ainsi, les pulsions sexuelles tendent vers la liaison alors que celles de la mort tendent à la déliaison et à la destruction. Attardons-nous, sur cette « pulsion érotique représentant les vers la vie », quels sont ses caractéristiques, que veut dire Freud exactement ? Dans l'Abrégé de psychanalyse qui sera publié de manière posthume et qui donne, en une certain sens, une vision ultime de l'état d'avancée de ses recherches, Freud stipule que « le but de l'Éros est d'établir de toujours plus grandes unités afin de les conserver; le but de l'autre instinct, au contraire, est de briser tous les rapports, donc de détruire toute chose ». [...]
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