Les pensées, Commentaire d'oeuvre, l'amour-propre, Pascal Blaise, oeuvre, analyse, littérature, misère de l'homme sans dieu, condition humaine, vérité générale, mécanisme psychologique, idée, illustration, personnage, relations sociales
Dans Les Pensées, Pascal commence par analyser, finement, le comportement des hommes. Quand Dieu n'est pas pris en compte, la condition humaine est vue de façon pessimiste. Dans la pensée 100, c'est le rapport de l'individu à la vérité qui est examiné. D'abord dans sa dimension sociale : Pascal explique pourquoi les courtisans la taisent au Prince (premier paragraphe). Puis c'est l'ensemble des hommes qui est présenté comme affecté par cette impossibilité à dire la vérité sur eux-mêmes et aux autres (deuxième paragraphe). Enfin, c'est un refus foncier de la vérité qui est analysé, non seulement pour les autres, mais pour soi-même. La vérité dont il est question n'est pas celle qui s'écrit avec un grand « v », celle des philosophes, c'est celle d'un analyste du coeur humain. On se demandera comment Pascal le fouille, comment il cherche à en trouver le ressort fondamental pour expliquer l'impossibilité qu'ont les hommes à se dire leurs faiblesses les uns aux autres, et à eux-mêmes.
[...] Les pensées, section III, Misère de l'homme sans Dieu, L'amour-propre - Pascal (1670) Comment Pascal cherche-t-il à trouver le ressort fondamental pour expliquer l'impossibilité qu'ont les hommes à se dire leurs faiblesses les uns aux autres, et à eux-mêmes ? Dans Les Pensées, Pascal commence par analyser, finement, le comportement des hommes. Quand Dieu n'est pas pris en compte, la condition humaine est vue de façon pessimiste. Dans la pensée 100, c'est le rapport de l'individu à la vérité qui est examiné. [...]
[...] Pour lui, l'homme est imparfait, il pourrait donc s'améliorer en étant au fait de ses défauts : « la vérité est utile à celui à qui on la dit ». Mais on les lui cache. « Or, ceux qui vivent avec les princes aiment mieux leurs intérêts que celui du prince qu'ils servent : et, ainsi, ils n'ont garde de lui procurer un avantage en se nuisant à eux-mêmes. » La périphrase « ceux qui vivent avec les princes » désigne les courtisans. [...]
[...] Ce malheur est sans doute plus grand et plus ordinaire dans les grandes fortunes : mais les moindres n'en sont pas exemptes, parce qu'il y a toujours quelque intérêt à se faire aimer des hommes. Ainsi, la vie humaine n'est qu'une illusion perpétuelle : on ne fait que s'entre-tromper et s'entre-flatter. Personne ne parle de nous en notre présence comme il en parle en notre absence. L'union qui est entre les hommes n'est fondée que sur cette mutuelle tromperie : et peu d'amitiés subsisteraient, si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu'il n'y est pas, quoiqu'il en parle alors sincèrement et sans passion. [...]
[...] Il n'en est rien comme l'indique la conjonction de coordination à valeur adversative « mais ». En réalité, tous les échelons de la société sont concernés, même les plus bas (« les moindres »). À nouveau la conjonction de subordination « parce que » introduit l'explication. Le principe psychologique s'applique partout : l'intérêt pousse à se faire bien voir des autres. « Ainsi, la vie humaine n'est qu'une illusion perpétuelle : on ne fait que s'entre-tromper et s'entre-flatter. » La locution restrictive « ne . [...]
[...] Les termes de « justice » et de « raison » sont présentés comme des idéaux inatteignables (« si éloignées ») : l'homme est foncièrement corrompu, comme l'indique l'expression imagée « racine naturelle dans son cœur »). Telle est l'origine, innée, de ce refus de la vérité. CONCLUSION Pascal démontre sa thèse en recourant à une argumentation logique. La pensée 100 avance au moyen de nombreuses articulations logiques. Elle avance aussi par progression, partant d'un exemple particulier, celui du Prince auquel la vérité est systématiquement cachée, pour s'élargir à l'ensemble des rapports humains, sociaux et même personnels. Reprenant le topos du théâtre du monde, Pascal présente l'homme comme un porteur de masque, un hypocrite. [...]
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