Ce texte de Nicolas Franck et Florence Thibaut tente d'établir une description et une explication des phénomènes hallucinatoires. Nicolas Franck est praticien au centre hospitalier universitaire de Lyon. Il exerce notamment une activité de recherche à l'Institut des Sciences Cognitives dans l'équipe « Psychopathologie de l'intention » et s'intéresse particulièrement aux rapports entre les lésions cérébrales organiques et les symptômes psychotiques. Il a travaillé et publié sur la schizophrénie et sur les hallucinations.
Florence Thibaut est praticienne et professeur au centre universitaire Charles Nicolle de Rouen. Elle a également étudié la schizophrénie.
Les hallucinations sont définies comme des perceptions en l'absence de tout stimulus externe, c'est-à-dire d'objet à percevoir. Elles se répartissent dans différentes catégories et peuvent être provoquées par des causes diverses. Dans un premier temps, nous allons observer l'évolution des points de vue et des théories. Ensuite, nous étudierons la description clinique des hallucinations et la physiopathologie des hallucinations. Enfin, nous aborderons les méthodes de traitement de ces troubles.
[...] En effet, même si le terme hallucination existe depuis le XVIIe siècle, celuici n'a réellement pris son sens qu'au XXe siècle. Il définissait, à l'époque, un délire, mais ne faisait pas la différence entre les hallucinations et les illusions, qui sont dues à des erreurs de perception d'objets réels. Les délires hallucinatoires n'étaient donc pas associés à des états mentaux particuliers. En 1838, Esquirol explique que les hallucinations étaient des sensations perçues sans qu'aucun objet extérieur ne soit présent. De plus, il établit un rapprochement entre ces troubles de la perception et les maladies mentales, et aborde la relation qu'entretiennent les hallucinations avec le cerveau. [...]
[...] De plus, les hallucinations psychiques, ou pseudo-hallucinations, ont été identifiées par Baillarger en 1846. Ce sont des phénomènes internes au psychisme du malade. Il a l'impression que ses pensées viennent de l'extérieur, ce qui provoque chez lui le sentiment d'être volé, trahi. Ensuite, de Clérambault (1872-1934) a défini l'automatisme mental comme un syndrome clinique contenant des phénomènes automatiques de trois ordres : moteur, sensitif et idéoverbal On retrouve l'automatisme mental chez les malades atteints de PHC, et serait dû à une infection ou intoxication antérieures, qui aurait entravé le cerveau et la personnalité. [...]
[...] Du point de vue psychanalytique, les hallucinations seraient proches du rêve, dans le sens où elles font ressurgir dans le conscient quelque chose qui avait été refoulé. IV. TRAITEMENT DES HALLUCINATIONS Différents traitements ont été mis au point pour réfréner l'apparition d'hallucinations, mais tous ne sont pas efficaces. Les stratégies psychologiques ne présentent pas de résultats assez constants pour assurer leur efficacité. Par contre, les techniques comportementales, consistant à détourner l'attention du sujet des hallucinations dont il souffre, au moment où elles se produisent, se sont révélées efficaces puisqu'elles permettent la baisse de la fréquence des hallucinations. [...]
[...] Séglas précise ce modèle en différenciant les hallucinations psychomotrices, qui dépendent du centre moteur d'articulation, des hallucinations psychosensorielles auditives. Il définit trois types d'hallucinations : les hallucinations verbales sans mouvement (hallucinations motrices verbales kinesthésiques), les hallucinations motrices verbales complètes, c'est-à-dire celles qui donnent lieu à un début d'articulation, et les impulsions verbales, hallucinations provoquant la prononciation réelle du mot perçu. De plus, Séglas fait la distinction entre les malades conscients qu'il s'agit d'une pathologie, et ceux qui croient fermement à la réalité de ces perceptions. [...]
[...] Cependant, il s'agit surtout d'hallucinations visuelles, ou bien d'hallucinations auditives moins complexes que celles que nous retrouvons chez les malades, atteints de pathologies psychiatriques ou non. Tout d'abord, les hallucinations peuvent avoir différentes causes psychiatriques. Elles sont un symptôme des psychoses aigues et chroniques. Les hallucinations, essentiellement psychiques et psychosensorielles, sont caractéristiques de la schizophrénie. Les maniaques et les déprimés sont également sujets aux phénomènes hallucinatoires. Chez les malades atteints de PHC (Psychose Hallucinatoire Chronique), les hallucinations sont prédominantes. Les troubles l'apparition affectifs et l'angoisse engendrent aussi d'hallucinations psychosensorielles. [...]
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