Conception objectiviste du corps, Maurice Merleau-Ponty, La phénoménologie de la perception, expérience du corps, individu
Alors qu'à l'époque moderne, Descartes vient bousculer les conceptions du corps qui le précèdent pour mettre au jour une nouvelle forme de dualisme fondé sur le cogito, Merleau-Ponty, philosophe du XXème siècle, vient remettre en question ce nouveau dualisme en développant des concepts qui lui semblent plus appropriés en vue des problèmes philosophiques rencontrés. Apparaît ainsi le concept de corps propre, issue de la psychologie classique et développé dans La phénoménologie de la perception, qui correspond au « moi » le plus primordial, l'identité première que l'on perçoit de soi et révélant ainsi la subjectivité du corps. C'est notamment sous l'angle de la perception et du rapport avec le monde qui entoure l'individu, que Merleau-Ponty cherche à redéfinir le corps.
[...] Il établit la communication avec un monde, qui n'est non pas la somme des objets que l'on a su percevoir de lui, mais bien une possibilité d'expériences et de perceptions infinies et toujours enfouies, à débusquer dans sa permanence. Enfin, pour le corps mais pour le monde également, si le corps propre s'établit en amont de toute pensée déterminée, le monde préexiste à l'attention que l'on lui porte. Alors que Merleau-Ponty vient dépasser la conception objectiviste du corps qui en faisait un simple objet du monde parmi d'autre, il en profite pour durablement élargir les termes du débat en donnant poids à un corps propre à la fois fondement de notre identité, et pierre angulaire de notre rapport avec le monde. [...]
[...] Maurice Merleau-Ponty, extrait de La phénoménologie de la perception L'expérience du corps et la psychologie classique Chapitre II Alors qu'à l'époque moderne, Descartes vient bousculer les conceptions du corps qui le précèdent pour mettre au jour une nouvelle forme de dualisme fondé sur le cogito, Merleau-Ponty, philosophe du XXe vient remettre en question ce nouveau dualisme en développant des concepts qui lui semblent plus appropriés en vue des problèmes philosophiques rencontrés. Apparaît ainsi le concept de corps propre, issue de la psychologie classique et développé dans La phénoménologie de la perception, qui correspond au moi le plus primordial, l'identité première que l'on perçoit de soi et révélant ainsi la subjectivité du corps. [...]
[...] Sa simple particularité ne serait donc pas seulement d'être toujours là : il apparaît en effet vain de tenter de se séparer de son corps comme de s'éloigner d'un objet extérieur. La présence de notre corps est marqué par un caractère de permanence. Comme l'affirme Merleau-Ponty, la permanence de notre corps est absolue : il est en effet impossible de se désolidariser de celui-ci. Ou que l'on aille, quoi que l'on fasse, il est là ; ce qui le distingue de la permanence des objets extérieurs, qui est elle relative. [...]
[...] La rapidité de ce processus et de la perception qui en découle est mise en exergue, comme une fusée alors que par ailleurs, le corps ne peut se comprendre sans la notion d'espace, qu'il vient habiter. Si le corps s'établit dans l'espace, il en révèle par là même la nature, et les objets qui le constituent. Il en ressort que le corps qui perçoit, en tant qu'il perçoit, ne pas être pris comme objet. Ou plus exactement, le corps qui est pris comme objet ne correspond pas au corps en tant qu'il perçoit. [...]
[...] Dans un premier temps, Merleau-Ponty s'appuie sur les moyens de perception qui peuvent permettre de saisir le corps. C'est le cas, notamment, du sens visuel qui peut permettre de saisir le corps dans l'espace. Or, en s'intéressant à ce corps visuel, qui devient par là même objet de ma perception, certaines parties du corps se révèlent inaccessibles. En effet, et à mesure que je me rapproche de mon visage, mes yeux deviennent inopérant alors que ma physionomie m'empêche de distinguer mes joues ou ma bouche par la vue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture