Extrait du résumé : « Jolies princesses et petits machos » est un article paru dans Cairn. Info en juillet 2014. C'est un entretien avec Anne Dafflon Novelle, docteure en psychologie sociale. L'article traite des fluctuations du long processus de la construction de l'identité sexuée des enfants qui se termine généralement vers 7 ans. Mais la perception sexuée du monde débute dès 3-5 mois. C'est ce que l'on appelle le schème du genre, c'est-à-dire la capacité à différencier les gens selon le sexe masculin ou féminin.
Extrait du commentaire : En lisant le texte, j'ai remarqué que la période de l'adolescence n'était citée qu'une seule fois : « [L'attitude des enfants à partir de 4 ans] s'assouplit ensuite vers 7 ans, une fois acquise la constance de genre, avant de se rigidifier à nouveau à l'adolescence » (paragraphe 3). Or, je pense que le rôle sexuel n'est pas nécessairement aussi figé à l'adolescence qu'entre la 4e et la 7e année de l'enfant. C'est en cela que je me suis interrogée sur cette partie du texte : la période de l'adolescence.
[...] Et je me suis étonnée moi-même de ne jamais m'être demandée quand et comment un enfant percevait le monde selon son sexe. En effet, moi qui adore être auprès des enfants, je ne me suis jamais demandée si la perception des stéréotypes pouvait différer à ce point durant des phases que la science a définies. Effectivement, si leur perception du monde diffère, peut-être que les parents, leur entourage et les éducateurs doivent réagir différemment selon l'âge des enfants puisqu'ils pensent leur sexe différemment eux-mêmes. [...]
[...] A cette période, des changements comportementaux s'opèrent. Les adolescents commencent à se chercher, à se questionner sur leur identité sexuelle. Bien qu'ils aient acquis que leur sexe resterait irrémédiablement le même, c'est très souvent à cette période que les jeunes découvrent leur attirance sexuelle. Et, alors même que des changements importants attendent ces adolescents en recherche de soi-même, leur environnement reste très sexué. Mais avant de parler de ceci, faisons un petit pas en arrière : dans les années 60, l'homosexualité était très mal perçue. [...]
[...] Voici un petit exemple : quand nous allions dans un magasin de jouets lorsque nous étions en maternelle mon frère et moi, lui, il se dirigeait vers le rayon « garçon » avec, notamment, les cartes Pokémon et du bleu partout, et moi (qui aimait pourtant aussi beaucoup Pokémon), j'allais directement dans le rayon « fille », celui qui a du rose partout avec les bébés en plastique, les carnets Diddle, le maquillage et tous les accessoires de « fille ». Toutefois, après, je rejoignais tout de même mon frère pour l'aider à choisir un paquet de cartes mais je préférais le rayon rose au rayon bleu. Cela a été donc l'occasion d'interroger nos parents quant à savoir s'ils avaient conscience de cette succession de phases et de l'influence de leurs comportements quant à la construction de notre identité. [...]
[...] Ce que j'essaie de démontrer, c'est que les filles, comme nous le savons, ont une très grande latitude pour s'approprier les « pratiques masculines ». A l'adolescence, les filles sont beaucoup moins rigides sur leur manière de se vêtir « comme de vraies filles » qu'entre leur et année. Ce constat a participé à mon questionnement sur l'importance de la phase de rigidité à l'adolescence. En effet, puisque les codes vestimentaires, si je puis dire, changent vers du « mixte » pour les filles, la seconde phase de rigidité ne serait-elle pas moindre que la précédente ? [...]
[...] Mais cela va se faire en trois étapes : d'abord, pour l'enfant lui-même, puis, pour son entourage très proche et enfin, pour l'ensemble de la société. Le processus de la construction de l'identité sexuée est composé de phases de rigidité. A partir de 4 ans, l'enfant connaît une importante phase de rigidité face aux codes sexués bien que le stade de la constance de genre chez l'enfant ne soit pas encore atteint. Son jugement moral le mène à adopter des comportements ultra stéréotypés et à critiquer, juger celui qui adopte des attitudes typiques du sexe opposé. [...]
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