Texte écrit en 1930, moment de grande souffrance et de crise économique. Insécurité foncière très forte à l'époque de ce texte et dans la société actuelle (parallèle). Avant la Shoah, Hiroshima, après la "Grande guerre" de 14-18, après le génocide arménien (qui aujourd'hui comme à l'époque est dénié). C'est juste avant l'entrée dans cette insécurité qui tient surtout à la Shoah et à la bombe atomique. Expérience que fait l'humanité de la possibilité de s'autodétruire avec ces 2 modes différents. La destruction de l'humanité devient possible, c'est ce qui caractérise la période dans laquelle nous sommes encore. Ce texte s'inscrit aussi dans la montée de l'antisémitisme, au cancer qui ravage Freud de l'intérieur (...)
Sommaire
Introduction
I) Le sentiment océanique
II) La question de la religion
III) Malaise dans la civilisation
IV) "Tu aimeras ton prochain comme toi-même"
[...] Le but c'est de régler le problème de la dépendance vis-à-vis des autres. Tout dépend de la quantité de satisfaction pulsionnelle que ce sujet va obtenir de cette manière là. On s'approche d'une solution vis- à-vis de cette dépendance. Si j'ai suffisamment de plaisir dans le travail intellectuel, je me dégage d'une dépendance vis-à-vis de l'autre, vis-à-vis du plaisir. Freud n'arrive pas à se dégager d'une approche monadique càd comme entité isolée. Freud garde un point de vue économique vis-à-vis de la pathologie. [...]
[...] Freud n'interroge pas cette question du prochain. Le prochain c'est pas n'importe quel autrui, c'est l'autre dans mon champ relationnel, c'est l'autre comme moi au sens de participer d'un monde partageable. Pour que ça marche, il faut qu'il y ait de l'étranger, de l'autre pas comme moi. Le prochain c'est le semblable tel que je peux en avoir l'expérience. La question c'est comment penser, comment dialectiser le rapport entre le prochain et l'étranger et si ça mobilise tellement de violence, c'est que ça mobilise les racines de la construction du sujet, ça mobilise la manière dont nous avons dépendu vitalement de l'autre au début de notre vie et de ça nous ne voulons pas en entendre parler. [...]
[...] Le progrès participe à cette domination de la nature par la culture sauf que ça ne rend pas heureux. Nous avons un goût sans doute inné pour l'inutile et c'est exactement ce qui est mis en cause dans l'idéologie dominante, dans le prêt à penser. Beauté, propreté et ordre ( ces 3 éléments participent de la culture et ont un rapport à l'utilité extrêmement variable. Si la propreté et l'ordre peuvent être investis ou réinvestis comme des exigences de la culture, pensée du côté de l'utilisé, la beauté et son sentiment restent un mystère. [...]
[...] C'est canaliser le désir en s'appuyant sur quelqu'un d'autre. Le problème c'est que l'analyse ne concerne que des sujets individuels, que tout le monde n'y a pas accès et que tout ne monde ne peut pas en faire un usage positif du point de vue de l'indépendance. Il s'agit de trouver la forme la plus vivable de dépendance vis-à-vis de l'autre et ce n'est pas la même pour les uns et pour les autres et donc ce n'est pas une solution au niveau social puisque ce n'est pas un remède qui peut valoir pour beaucoup. [...]
[...] Ça met dans une position délirante individuelle, ce qui est dangereux. Il reste le délire de masse et donc la religion. Supprimons la réalité (surpuissance de la nature, caractère transitoire de notre corps, fait qu'on existe qu'en relation avec les autres) et peut-être ça pourrait marcher Début de solution positive. La solution à ce problème ne peut être que collective. La religion, au sens Freudien, est un bon remède. On en revient aux solutions individuelles : l'amour (qui échoue, on ne peut plus radicalement à être garant d'indépendance. [...]
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