En 1915, Freud entreprend une synthèse des conclusions auxquelles à abouti la psychanalyse, concernant l'organisation psychique, telle qu'elle peut se décrire du point de vue topique, dynamique et économique. Les principales découvertes freudiennes sont présentées : les pulsions, le refoulement, l'inconscient, le rêve (...)
[...] Lorsque la motion de désir surmonte le conflit, la libido est alors retournée sur le moi propre et la mélancolie s'installe. Lorsque l'agressivité l'emporte, le sentiment de triomphe accompagne la perte de l'objet et c'est la manie qui apparaît. Du point de vue topique, comme nous l'avons vu du fait que le mélancolique ignore quel objet il a perdu, une différence importante est à noter entre le deuil et la mélancolie. Dans le premier, les tentatives de détachement de la libido d'objet et les conflits d'ambivalence, qui prennent naissance dans l'Ics, ne sont pas barrés par la censure et peuvent librement accéder Bertrand Duccini, psychanalyste à Uchaud au Pcs, tandis que dans la mélancolie, ces conflits se voient interdire l'accès au système Pcs. [...]
[...] Cependant, dans le cas d'une perte que le moi estime insupportable, l'épreuve de réalité peut être supprimée, afin de dénier toute réalité à la perte de l'objet. Pour ce faire, le moi retire tout investissement de libido du Cs (ce qui correspond à un mode de refoulement). Tout l'investissement de libido est concentré sur l'Ics, qui envahit la sphère perceptive. Les pulsions inconscientes prennent alors la valeur d'une réalité incontestée (p.142). Freud envisage donc ici une modalité particulière du refoulement, du point de vue topique, qui consiste non à retirer l'investissement de la représentation d'une motion particulière, mais de l'ensemble d'un système psychique. [...]
[...] Mais il peut très bien y avoir dans le système Ics des formations d'affects qui deviennent conscientes comme les autres. Toute la différence vient de ce que les représentations sont des investissements fondés sur des traces mnésiques tandis que les affects et sentiments correspondent à des processus de décharge dont les manifestations finales sont perçues comme sensations (p.84). Dans l'état normal de l'individu, c'est le système Cs qui régit l'affectivité, car les sensations d'affects sont perçues par le conscient. L'effet du refoulement consiste à inhiber le développement de l'affect. [...]
[...] Lors du refoulement, le destin de l'affect peut être triple : soit la pulsion est totalement réprimée (le refoulement réussi), soit la pulsion se manifeste sous forme d'un affect doté d'une coloration qualitative quelconque (p.56), soit l'affect est transformé en angoisse. En ce sens, on peut dire que le refoulement qui parvient à écarter de la conscience le réprésentant-représentation, mais qui ne parvient pas à réprimer totalement l'affect, qui lui permet de se muer en angoisse, est un refoulement qui a échoué. [...]
[...] Nous disons que le désir du rêve est halluciné et trouve, sous forme d'hallucination, la croyance en la réalité de son accomplissement (p.134-135). Ce mécanisme est Bertrand Duccini, psychanalyste à Uchaud comparable à ce qu'on pourrait appeler une psychose hallucinatoire de désir (p.135), telle qu'on peut la trouver dans le tableau clinique de certains états morbides, en particulier la schizophrénie. La question est alors de savoir comment peut survenir une hallucination. Pour cela, Freud fait correspondre le système P décrit dans L'Interprétation du rêve avec le système Cs, c'està-dire que les perceptions appartiennent au domaine du conscient. [...]
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