Le respect des valeurs morales et des mœurs de la société est un problème que l'on peut légitimement être amené à se poser.
Il pourrait paraître facile de répondre à la question : que sont le bien et le mal ? Mais en serait-il de même si l'on s'interrogeait sur l'origine de notre capacité de discernement de ces deux notions ? L'étonnement ne serait-il pas justifié si l'on s'aventurait à dire que cette faculté n'avait rien de naturel ?
Ce texte, extrait de l'une des œuvres magistrales du célèbre psychanalyste Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation, aborde les concepts de devoir et de morale et met en avant le paradoxe que l'on pourrait formuler ainsi : pourquoi ne commettons-pas le mal alors que celui-ci est source de plaisir pour le Moi ? En ce sens, plusieurs questions se posent à nous ; que sont le bien, le mal, le Moi dont nous parle Freud ? Pourquoi le bonheur auquel tout homme aspire naturellement se voit-il amputé par la morale ? Ou encore, quel lien entre devoir et amour ?
[...] Malaise dans la civilisation, S. Freud Le respect des valeurs morales et des mœurs de la société est un problème que l'on peut légitimement être amené à se poser. Il pourrait paraître facile de répondre à la question : que sont le bien et le mal ? Mais en serait-il de même si l'on s'interrogeait sur l'origine de notre capacité de discernement de ces deux notions ? L'étonnement ne serait- il pas justifié si l'on s'aventurait à dire que cette faculté n'avait rien de naturel ? [...]
[...] Comment le surmoi explique-t-il alors l'équivalence entre intention et exécution dont parle Freud ? Ce que l'enfant cherche à éviter est le retrait de l'amour de ses parents ; pour lui, seule l'autorité extérieure peut lui être nuisible. Si cette dernière le surprend en train de commettre le mal, ou même si elle n'apprend que son intention de le commettre, il sera puni en conséquence. Si elle ne l'apprend pas, il ne risque pas d'être privé de son amour. Le raisonnement reste exactement le même à l'échelle sociétale. [...]
[...] Tout d'abord, quel sens doit-on donner aux termes de bien et de mal ? Si l'on interroge son soi intime, on dira que le bien est ce qui nous apparaît être bon, positif pour autrui ainsi que pour soi-même, voire désirable. Ne parle-t-on pas de bien-être pour un état agréable, corporel ou psychologique, de bien-portant un individu qui n'est pas malade, c'est-à-dire souffrant, victime d'un mal ? Par ailleurs, dès lors que l'on introduit les notions de bien et de mal, il semble impossible d'omettre de parler de morale. Qu'entend-on par morale ? [...]
[...] Ce qui était autorité parentale devient alors autorité sociale juridique. Qu'un individu commette un crime (qui est moralement châtiable) et la société le lui fera payer par une peine physique lourde et pénible, de même que l'enfant était puni pour avoir refusé d'obéir. Pour Freud, la société ne serait alors que la transposition du cadre familial à une plus grande échelle, les rapports restant ainsi les mêmes, les individus doivent y respecter les mœurs et les traditions qui inspirent la morale de cette société, afin d'éviter l'exclusion, le rejet, forme de retrait d'amour. [...]
[...] En général, ces derniers se conforment, pour l'éducation des enfants, aux prescriptions de leur propre surmoi. Quelle qu'ait été la lutte menée entre leur surmoi et leur moi, ils se montrent sévères et exigeants vis-à-vis de l'enfant. [ ] Le surmoi de l'enfant ne se forme donc pas à l'image des parents, mais bien à l'image du surmoi de ceux-ci. L'influence étrangère qui était matérialisée par l'autorité extérieure serait alors intériorisée et agirait indépendamment de notre conscience, en tant que censeur de notre Ça. [...]
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