1. Le texte de Roger LECUYER tente de vérifier, dès les premières lignes, si "tout ce que l'on dit sur les compétences merveilleuses des bébés est vrai". Quelles sont les compétences que l'on prête aujourd'hui si facilement aux bébés ?
De nos jours, un bébé n'est plus seulement considéré comme une bouche supplémentaire à nourrir ou un petit être de chair d'une extrême fragilité, dépendant à tout instant de ses parents. A l'inverse, il est devenu, avant même sa naissance parfois, le centre de tous les intérêts et de tous les espoirs pour ses parents. On imagine pour lui un avenir doré, pavé de réussite, un destin grandiose... On espère qu'il sera intelligent, en bonne santé physique et psychologique. On lui offre de l'affection et en espère en retour. De ce fait, il n'est pas rare aujourd'hui que l'on prête aux bébés toutes sortes de capacités plus ou moins avérées. Il est certains qu'avant de naître, un foetus "vit" sa propre existence et est capable de percevoir certaines vibrations.
A l'instar de Françoise DOLTO qui défendait l'idée que les bébés seraient capables d'écouter et de comprendre le langage complexe des adultes, nombreux sont les parents persuadés que leurs enfants possèdent des capacités extraordinaires... pour leur âge. Tel enfant aura très vite des préférences en matière de couleur, des facilités d'apprentissage en logique, en mathématiques ou en langues ; tel autre reconnaitra très vite les gens, les lieux, les objets, les sons...
2. Résumez clairement la conception de l'intelligence du nourrisson à laquelle s'oppose ce texte, et par laquelle il cherche à la remplacer.
Selon PIAGET, le développement de l'intelligence d'un bébé passe par des étapes dites "sensori-motrices". D'abord il possède quelques réflexes primitifs dès la naissance, puis il devient capable de se représenter l'existence d'un objet même lorsqu'on le lui cache. Ensuite, il acquiert des "habitudes" et devient capable d'explorer et de découvrir le monde qui l'enture. Enfin, il comprend que ses actes peuvent avoir des conséquences et les reproduit lorsque ceux-ci donnent des résultats intéressants.
En de plus simples termes, la théorie de PIAGET prétend que l'intelligence des bébés se développe parallèlement à sa capacité à se mouvoir et à pouvoir agir sur le monde qui l'entoure (...)
[...] On constate alors, si le bébé fait la différence entre les deux, une remontée des durées de fixation. ( . ) À partir de ces quelques exemples, on peut donc tirer un certain nombre de conclusions sur l'intelligence des bébés. Ceux-ci ne vivent pas dans un monde complètement chaotique comme on l'avait affirmé précédemment. Dès la première moitié de la première année, et donc avant que les bébés ne soient capables d'opérer des transformations de leur environnement physique, ils vivent dans un monde intelligible et il est donc possible de dire qu'ils sont intelligents en ce sens qu'ils comprennent les règles physiques les plus élémentaires qui régissent le fonctionnement de l'univers d'objets qui nous entoure. [...]
[...] Les spécialistes de l'intelligence ne sont pas d'accord sur une définition, les spécialistes du bébé ont du mal à situer quand elle commence, et le terme a été tellement utilisé dans des sens différents que beaucoup de spécialistes l'ont abandonné au profit de l'expression «développement cognitif», laquelle n'est guère plus éclairante. Enfin, la question a été longuement posé de manière quasi exclusive à partir de la théorie de PIAGET, et si l'on sait actuellement que PIAGET s'est trompé sur un certain nombre de points, l'abandon de sa théorie se fait difficilement et semble laisser certains spécialistes orphelins. Mais, avant PIAGET, la question de l'intelligence des bébés a été d'abord posée en termes de mesure et de tests. [...]
[...] Sans doute à cause de cette démarche, la valeur prédictive de ces tests est nulle, ce qui n'empêche que l'idée de prédire l'intelligence future intéresse toujours certains spécialistes, et un nouveau test d'intelligence des bébés, le Fagan test of infant intelligence» a été mis au point aux USA. L'idée de base est que les bébés les plus intelligents traitent plus vite l'information et s'intéressent davantage à la nouveauté que les moins intelligents. C'est dans une perspective totalement différente que s'était placé PIAGET qui, dès 1936, opérait un changement complet dans la manière de penser l'intelligence en même temps qu'un véritable bond en avant dans la description fine du développement, à partir de multiples observations de ses propres enfants. [...]
[...] Celle-ci ne leur apparaîtra plus alors comme un objet étranger, mais comme une partie de leur propre corps. À partir de quand peut-on parler d'intelligence? PIAGET ne suppose évidemment pas que le bébé se réveille un matin intelligent et décrit une naissance» progressive, mais c'est essentiellement entre le stade 3 et le stade 4 (vers sept, huit mois) que s'opère cette naissance. Au-delà des habitudes, les bébés commencent à saisir des relations entre leur action et ses conséquences et deviennent capables de reproduire les conduites qui leur ont permis antérieurement d'assister à des spectacles intéressants. ( . [...]
[...] A l'inverse, il est devenu, avant même sa naissance parfois, le centre de tous les intérêts et de tous les espoirs pour ses parents. On imagine pour lui un avenir doré, pavé de réussite, un destin grandiose On espère qu'il sera intelligent, en bonne santé physique et psychologique. On lui offre de l'affection et en espère en retour. De ce fait, il n'est pas rare aujourd'hui que l'on prête aux bébés toutes sortes de capacités plus ou moins avérées. Il est certains qu'avant de naître, un fœtus vit sa propre existence et est capable de percevoir certaines vibrations. [...]
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