Consignes : J. Lacan, Encore, séance du 13 mars 1973, Paris, Seuil, 1975, collection Points (format
poche), p.102-103. Il s'agit de commenter et discuter l'extrait du texte de Lacan en 9 pages maximum (incluant la biographie) portant la question de La Femme et de L' Autre mais aussi sur la question de la filiation et de la sexuation.
[...] Ainsi la femme n'a pas le phallus mais elle peut l'« avoir sur le plan symbolique ». Dans le premier cas, Lacan a expliqué en quoi la femme n'est « pas-toute ». Claude-Noëlle Pickmann résume et éclaire cette notion de pas-tout qui implique le signifiant « la » de la femme « ne peut s'écrire » (l. et que Lacan le note comme barré : « Le pastout, en tant qu'il met logiquement à nu la faille dans l'Autre, dévoile que l'Œdipe est une construction secondaire produite par la névrose pour suppléer ce défaut de fondement, mais au prix d'ériger un Autre de l'Autre, qui certes fait tenir la structure pour le sujet, mais pas sans induire un rapport symptomatique à cette figure paternelle idéalisée, dès lors impossible à destituer, alors même qu'elle véhicule avec elle sa face surmoïque, celle qui exige du sujet qu'il sacrifie aux dieux obscurs ». [...]
[...] Cependant, ni Freud ni Lacan n'envisageaient pas un potentiel décrochage total de la sexuation psychique par rapport au sexe anatomique. Par ailleurs, Freud pense la libido comme masculine et phallique avec une femme dans la castration et la passivité (actif vs passif). La vision est organique et de premier degré puisque l'absence de pénis chez la femme constitue la castration elle-même. Nous ne sommes pas sur le plan du symbolique mais du réel ou, plutôt, comme Freud n'a pas distingué comme Lacan, réalité et réel, sur le plan que l'on pourrait dire de l'existant ou du concret. [...]
[...] La question du signifiant La question du signifiant apparait centrale dans ce texte de Lacan pour aborder la question de la femme. En effet, Lacan a posé le réel - sur lequel il est revenu dans ses séminaires successifs - comme quelque chose qui ne saurait préexister au symbolique et à l'imaginaire, mais qui est « produit en sa fonction de cause par l'effet du symbolique ». Or, comme nous l'avons vu, Lacan a posé la castration comme quelque chose relevant, chez la fille comme chez le garçon, de la relation au père, ce dont une des inférences est qu'elle se situe sur le plan du symbolique, et donc du signifiant. [...]
[...] Il n'est d'ailleurs pas pertinent de parler de castration puisqu'on ne saurait être privé d'un objet que l'on ne possède pas, mais bien plutôt de frustration, ce qui correspond à la privation imaginaire d'un objet qui a par ailleurs une réalité. Ainsi, Lacan amène la distinction entre la frustration et la castration qu'avait antérieurement avancée Freud. Ainsi la frustration est la modalité originelle de la castration chez la fille, et elle passera à la privation au cours de l'Œdipe. Avec ces trois concepts articulés, Lacan a complexifié la vision freudienne de la castration et a nuancé son phasage. [...]
[...] Que veut la femme Le thème étant posé et la problématique initiale dégagée, Lacan va problématiser la manière de poser la question, c'est-à-dire, comme il en a l'habitude, questionner les impensés du langage pour leur ôter leur part de présupposé tacite conditionné par la culture. Le premier problème de Lacan est donc d'étudier la désignation : la femme, le désir féminin. Ainsi, dans un premier temps, très élémentaire, Lacan opère une distinction entre le sexe et le genre organique. En d'autres termes, la forme physiologique de l'individu portant un sexe féminin n'équivaut pas automatiquement à la femme en tant qu'être sexué. [...]
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