Si la notion de temps nous semble pour le moins familière, à travers le rapport perpétuel que l'on établit avec celui-ci, Augustin, dans les Confessions, met en lumière la difficulté que nous pouvons néanmoins éprouver pour le définir et le conceptualiser. C'est ainsi que la nature du temps tel que nous le percevons semble difficilement dissociable du rapport que nous établissons avec lui. La façon dont nous avons tendance à l'appréhender quotidiennement paraît cela dit paradoxal au regard d'une première réflexion portant sur l'existence notamment, des différents « temps » qui le compose.
[...] Augustin, Confessions, Livre XI, chapitre 28: la notion de temps Si la notion de temps nous semble pour le moins familière, à travers le rapport perpétuel que l'on établit avec celui-ci, Augustin, dans les Confessions, met en lumière la difficulté que nous pouvons néanmoins éprouver pour le définir et le conceptualiser. C'est ainsi que la nature du temps tel que nous le percevons semble difficilement dissociable du rapport que nous établissons avec lui. La façon dont nous avons tendance à l'appréhender quotidiennement paraît cela dit paradoxale au regard d'une première réflexion portant sur l'existence notamment, des différents temps qui le composent. [...]
[...] Dans la continuité de son propos, Augustin vient s'appuyer sur un exemple pour mettre en lumière cette interaction qui agit au sein de notre esprit. Cherchant à réciter un texte que je connais par cœur, je me projette dans un premier temps vers ce moment où je vais réaliser cette action. Je porte ainsi mon attention vers l'avenir, et place mon esprit dans une attente qui vient prendre ce chant dans son tout ; car l'action de chanter n'en est, d'une certaine façon, qu'une seule, et c'est le chant dans sa totalité que je m'attends à réciter. [...]
[...] De fait donc, et puisqu'il n'est pas, il serait absurde et même un non-sens de dire d'un moment dans l'avenir que celui-ci est long à venir. Ce long temps à venir correspond ainsi davantage à une longue attente pour le sujet, qui a focalisé son attention présente sur cet instant futur. De sorte que ce n'est nullement le temps qui nous sépare d'un moment dans le futur qui s'amoindrit, puisque ce temps n'est pas, mais bien l'attente que l'on en a. [...]
[...] C'est ainsi que ce qui devient objet de ma mémoire n'est nullement un frein pour ma capacité à voir ce qui me reste à restituer. Plus encore, si je n'avais pas conscience de ce que je venais de dire, je ne pourrais savoir ou j'en suis et ce qui me reste à dire. Il apparaît que mon âme porte dans le même temps, son attention dans des directions différentes : à la fois sur ce qui est de l'ordre du souvenir, et sur ce qui est de l'ordre de l'attente. [...]
[...] Il s'appuie ensuite sur un exemple pour mettre en évidence la distension de l'âme dans différentes directions et qui fonde notre rapport au temps. Si notre conception traditionnelle du temps laisse apparaître un paradoxe du fait de son inexistence matérielle, Augustin parvient cela dit à dépasser celui-ci alors que le sujet semble projeter ces temporalités à travers son esprit. C'est par une succession de questions soulevant un paradoxe dans notre rapport au temps qu'Augustin débute sa réflexion dans cet extrait. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture