Cet article nous expose une lecture psychanalytique de deux films : Le silence des agneaux et La prisonnière du désert (The Searcher). Richard Rusthon est un chercheur à l'université de Lancaster, il analyse deux psychanalyses appliquées déjà faites par Diana Fuss en 1993 pour le film le silence des agneaux et Henderson en 1980, pour le film La prisonnière du désert. Cet article va par conséquent examiner ces deux lectures psychanalytiques de ces films. L'auteur regardera d'un œil critique ces analyses et essaiera de suivre le cheminement de pensée de Fuss et Henderson qui ont transposé des théories psychanalytiques à ces films.
Mais qu'entendons-nous par psychanalyse appliquée ?
Souvent lorsque nous regardons des films ou lisons des livres toute notre attention est dirigée vers ces objets culturels nous laissons aller notre imagination : par exemple dans la lecture d'un livre, le récit n'est pas accompagné d'images et le lecteur laisse donc aller son imagination et par conséquent il se représente les personnages et les scènes du récit ; les personnages sont imaginés, le décor et tout ce qui est relaté dans le livre sont le fruit d'un processus de représentation. Ce processus est l'acte de se former en images le contenu d'une pensée. Ce processus est une action que chaque être humain fait de manière inconsciente. De plus bien que l'imagination et le processus de représentations soient sollicités lorsque nous sommes en interaction avec un objet culturel, l'inconscient est la voie royale qui mène au sens que nous allons donner à ces objets via, les souvenirs, les affects, les fantasmes et les désirs sont également sollicités face à une lecture ou un film. En effet, lorsque nous regardons un film par exemple, les images, l'histoire et les personnages sollicitent nos désirs et nos fantasmes, nous permettent de projeter nos affects et nos désirs sur le film.
[...] Il peut y avoir une nuance dans la compréhension d'un mot entre deux langues par ce que ce mot peut renvoyer à d'autres notions. Intéressons-nous maintenant au second film, dans la partie intitulée par Rushton Le dilemme de La prisonnière du désert Là aussi, il est judicieux de pointer les différences qu'engendre le passage d'une langue à une autre. Ce film, métaphore des problèmes rencontrés par la société américaine au cours des années 50 se prête bien au jeu des décalages par la traduction. [...]
[...] Ethan, lui, part comme s'il était banni de la société civilisée. Là aussi, Rushton y voit un lien avec Gumb du silence des agneaux : tous deux sont éjectés de leur communauté. Cependant, Henderson fait remarquer que le seul héros de ce film est Ethan, qui correspond bien plus à l'idée que les gens se font du héros, et cela, selon lui, quelle que soit la couleur de peau du spectateur, et qu'il ait vu le film à l'époque ou maintenant. [...]
[...] Cette mise en sens est en revanche différente dans ces deux disciplines. Le contre-transfert dans la cure analytique est un processus à interpréter afin que l'analyste ne confonde pas ses interprétations avec ses fantasmes et désirs. Car le contre-transfert peut altérer la réalité psychique du sujet ; dans le sens où les dires du patient peuvent être interprétés via les désirs de l'analyste. Cependant, le contre-transfert n'est pas qu'un frein à l'analyse, il est aussi ce qui constitue le sujet auquel on s'adresse, sujet de désir et donc petit autre à qui on peut s'identifier. [...]
[...] L'approche est donc une psychanalyse appliquée qui prétend lire un objet à partir de codes déjà existants. Dans le cas de Fuss, on voit qu'elle utilise des liens faits par Freud entre l'oralité et l'homosexualité pour appuyer sa lecture du film. C'est quelque part la preuve d'une résistance dans ses relations inconscientes au film, d'où sa constitution hâtive d'un public inconnu et son empressement à se rendre maître de l'objet. L'autre raison pour laquelle Laplanche est critique vis-à-vis de ce genre d'approche est qu'elle détourne la psychanalyse de sa dimension strictement humaine : la déconstruction et la dé-traduction de l'Ego. [...]
[...] Sur une pente narcissique, on pourrait éventuellement situer cette identification du côté du moi-idéal. Comme Fuss le montre au début de l'analyse, il y a cette dimension héroïque chez le cannibale. Cette fascination pour le héros offrirait un lieu où le spectateur peut mettre son fantasme ce que je pourrais être et ce de façon conscient ou inconsciente. L'auteur pris au piège : Le texte ci-présent étudié se voulait un éclairage sur les différentes lectures psychanalytiques qu'il pouvait y avoir sur un support, ici un support cinématographique. [...]
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