Sigmund Freud, Psychologie, psychiatrie, névrose de contrainte, névrose obsessionnelle, inconscient, amour, haine, angoisse, culpabilité, Homme aux rats, psychanalyse, patient, pensée, Moi, impulsion, famille, désir, deuil, cure
La névrose de contrainte, que l'on nomme aussi névrose obsessionnelle, se caractérise par des idées récurrentes pouvant donner lieu à des actions répétitives dont la cause est un conflit inconscient entre d'une part, les composantes pulsionnelles érotiques, et d'autre part des tendances annihilatrices (amour / haine) qui prédominent. Angoisse et culpabilité y sont fortement rattachées. Le premier cas qui permit à Freud de définir cette pathologie est celui qu'il surnomma : l'Homme aux rats.
[...] L'Homme aux rats a mis en place des rituels, des contraintes, lui visant à faire cesser ces idées. Il y a dans l'angoisse une peur de ne pas contrôler, le rituel est une façon de rétablir ce contrôle. Freud crut que la suppression des inhibitions et le rétablissement complet de la personnalité d'Ernst furent effectifs au bout d'un an de cure. Mais une correspondance ultérieure à Jung éclaira le fait que les problèmes du patient, ses pulsions sexuelles infantiles, et le conflit inconscient avec son père à l'origine du nœud de sa névrose n'étaient pas résolus. [...]
[...] Le patient pense que si son père décède, il sera alors riche, ce qui lui permettra d'épouser la femme dont il est amoureux. Cette idée est toujours suivie d'une contradiction, souhaitant qu'il ne lui laisse rien pour que la perte ne soit pas compensée. Il est lui-même étonné de souhaiter la mort de son père alors qu'il représente ce qu'il a de plus cher à ses yeux. D'après le psychanalyste, c'est l'intensité de l'amour qu'il lui porte qui induit cette haine refoulée. [...]
[...] Le signifiant « rat » fut souligné dans son discours, car il est apparu à maintes reprises. Tout d'abord, Ernst relata qu'il avait une nourrice qui le laissait la toucher alors qu'elle était allongée sur le lit. Cette dernière épousa un Hofrat et il dut alors l'appeler Frau Hofrat. Le mot Heiraten contient également le phonème « raten » en référence à sa vie amoureuse et celle de son père. Nous le trouvons dans le terme Spielratte en référence à une dette de jeu contractée par son père et aussi dans Raten, en référence à la façon dont l'Homme aux rats comptait le coût des séances intérieurement. [...]
[...] Il éprouve alors une forte culpabilité. Suite à cela, il est dans l'incapacité de travailler. À ce moment-là, Freud lui fait état de ses premières présuppositions. Il y aurait disproportion entre l'affect (le reproche) et la circonstance. Le sujet ne serait donc pas criminel pour le profane, mais le médecin, lui, considère qu'il y a bien justification de cet affect. Il n'y a pas à critiquer cette culpabilité qui appartient à un registre inconscient et qu'il faut donc aller trouver. [...]
[...] Ce conflit typique entre l'amour du père et la sexualité donne lieu à des pauses puis à la réapparition de la haine qui s'expliquent par des périodes de réinstallation de souhaits amoureux. L'antagonisme amour/haine dessine l'opposition qui soumet sa psyché à la contrainte, à la névrose, ce qui souligne la force de l'inconscient. À 12 ans, il aime la sœur d'une amie, et pense qu'elle l'aimera en retour s'il lui décrit quelque chose de triste, comme la mort de son père. [...]
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