Psychologie, Audiovisuel, pyschopathologie, schizophrénie, Black Swan, Darren Aronofsky, symptomatologie, psychologie clinique, psychose, héboïdophrénie, schizophrénie pseudonévrotique, dissociation, hétéro-agressivité, auto-agressivité, délire schizophrénique, délire paranoïde, dépersonnalisation, angoisse, autisme, Les psychoses de l'adulte, Jean-Louis Pedinielli, Guy Gimenez, sémiologie
Nina est une jeune danseuse classique, qui devint danseuse étoile lorsqu'elle acquiert le rôle de Reine des cygnes. Nina a une relation très fusionnelle avec sa mère, qui a quitté sa carrière de danseuse classique pour avoir Nina. Celle-ci est d'ailleurs très détachée de ce "sacrifice" qu'aurait fait sa mère pour elle, car au moment de sa naissance, la mère de Nina avait 28 ans et ne dansait que de petits rôles, elle n'allait donc jamais vraiment voir sa carrière décoller. La mère de Nina la materne énormément et la traite comme une enfant, elle la déshabille, l'habille, la borde et remplit sa chambre d'une tonne de peluches. Le père est absent de leur foyer, ce qui a pu renforcer le côté fusionnel de leur relation. De ce fait, nous pouvons supposer que Nina voit en Thomas une représentation paternelle, en effet, c'est le seul homme qui s'intéresse à elle, la corrige, la dispute, comme le ferait une figure paternelle.
Afin d'étayer cette hypothèse, nous allons-nous appuyer sur le chapitre 4 "Les schizophrénies" extrait de l'ouvrage "Les psychoses de l'adulte" de Jean-Louis Pedinielli et Guy Gimenez, paru le 13 avril 2016. Cet ouvrage décrit les caractéristiques principales psychopathologiques des psychoses, en dégageant leurs spécificités.
[...] Il est important de rappeler que tous les patients atteints de schizophrénie ne présentent pas tous les signes cités. Chaque patient vit sa maladie de façon différente et va par conséquent développer des symptômes plus ou moins adaptés à ses propres mécanismes de défense. « Tous ces signes ne se retrouvent pas chez tous les schizophrènes. Chaque patient étant singulier, on peut rencontrer des notables différences entre les personnes » (PEDINIELLI et GIMENEZ p.75). Délire paranoïde Le second symptôme accompagne la dissociation, il s'agit du délire paranoïde. [...]
[...] Sa mère dessine régulièrement des portraits de Nina, et en a rempli les murs de sa chambre. Au cours du film, Nina va voir les yeux de ces dessins bouger (Darren Aronofsky 2010), et va même finir par voir ces dessins d'elle-même pleurer, rire, et crier des phrases telles que « Ma douce », « C'est mon tour » et « Maman » (Darren Aronofsky :23 2010). Cette persécution va persister et entraîner des conséquences tragiques au moment de la représentation finale du ballet. [...]
[...] Dans le film Black Swan, nous pouvons supposer que le personnage principal souffre d'angoisses disséquantes primitives. Ce type d'angoisse fût créée par Winnicott, pour lui « les angoisses psychotiques sont à comprendre comme une crainte d'un effondrement de l'organisation menacée du Moi. » (PEDINIELLI et GIMENEZ p.89). Nina serait en effet atteinte d'angoisse, de dépersonnalisation, de ne plus être soi-même dans son propre corps. Nous pouvons observer tout au long du film que Nina est harcelée par elle-même, par sa face « obscure ». [...]
[...] Nombre d'hallucinations notamment vont venir polluer son esprit au fur et à mesure du film, jusqu'au soir de la représentation, où, se battant contre Lily, qui s'avère être une vision d'elle-même, elle se poignarde avec un bout de verre, à la suite d'une bataille contre le cygne noir représenté par sa propre personne, avant de terminer le spectacle en faisant se suicider le personnage du cygne blanc, et elle-même par la même occasion. « Je l'ai senti, parfait, c'était parfait. » (Darren Aronofsky :42 2010) dit Nina à la fin de sa représentation. De cette idée-là, nous pouvons penser que le personnage de Nina développerait hypothétiquement tout au long du film, une psychose, ici la schizophrénie. Revenons sur le personnage de Nina. Comme dit précédemment, Nina est une jeune danseuse classique, qui devint danseuse étoile lorsqu'elle acquiert le rôle de Reine des cygnes. [...]
[...] » « Le moi n'est pas complet "il se trouve morcelé, que ce morcellement soit apparent ou bien que les fragments demeurent (s'il n'y a pas de décompensation) collés entre eux" (Bergeret p.73). Le Moi schizophrène serait ainsi constitué de fragments (correspondant aux expériences qu'il a du monde et de lui-même) » (PEDINIELLI et GIMENEZ p.84). Ce morcellement, clivage, est présent sur le personnage de Nina, notamment sous forme d'un clivage entre l'adolescent et l'adulte. Nina est une jeune femme de la vingtaine, fraîchement rentrée dans l'âge adulte. Cependant, elle vit encore dans une chambre remplie de peluches, ne sort pas, et sa mère est constamment sur son dos. [...]
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