Le régime alimentaire méditerranéen - publié le 19/03/2008

Résumé du document

À moins que dans les années à venir les aliments de type méditerranéen commercialisés dans les pays occidentaux ne subissent une grave détérioration qualitative et sanitaire, il est aujourd'hui licite de recommander ce type d'alimentation à la population des pays occidentaux. Sans aucun doute, l'adoption des habitudes alimentaires méditerranéennes traditionnelles constitue une garantie de bonne santé (...)

Extraits

[...] Ces facteurs ne pouvaient donc pas expliquer les différences régionales entre Méditerranéens et Anglo‑Saxons. À l'inverse, les habitudes alimentaires étaient radicalement différentes: rien de commun entre celles d'un Méditerranéen (Serbe ou Crétois) et d'un Américain ou d'un Hollandais. En effet, les Méditerranéens mangent avant tout du pain (ou autres céréales), des légumes et des fruits, accompagnés en faible quantité de viandes et de poissons, alors que la base du repas américain est au contraire la viande et les produits d'origine animale, tandis que les fruits, les légumes et les céréales sont peu ou pas consommés. [...]

[...] Dans une étude indienne (Indian Diet Heart Study, conduite par M. Singh dans les années 1988-1990), un régime végétarien asiatique (très pauvre en graisses et très enrichi en certains fruits, notamment les noix, et en légumes) entraîna un bénéfice considérable avec une réduction de près de du risque de complications cardiaques. L'étude la plus importante eut lieu en France (Lyon Diet Heart Study, conduite par M. de Lorgeril de 1988 à 1995), avec l'objectif de reproduire un régime de type méditerranéen traditionnel, chez des patients survivants d'un infarctus, et de les comparer à des patients suivant le conseil diététique classique recommandé après un infarctus par les cardiologues américains et européens à la fin des années 1980. [...]

[...] Sans aucun doute, l'adoption des habitudes alimentaires méditerranéennes traditionnelles constitue une garantie de bonne santé. VII) Complément. Les familles d'acides gras : On en distingue trois en fonction de l'absence ou de la présence d'une (ou plusieurs) double(s) liaison(s) sur leurs chaînes carbonées: les acides gras saturés (absence de double liaison) sont trouvés en grande quantité dans les graisses animales, notamment les produits laitiers, et certaines huiles tropicales (huile de palme par exemple); les acides gras monoinstaurés seule double liaison), dont le plus important est l'acide oléique, présent en proportion importantes dans les huiles d'olive et de colza; les acides gras polyinstaurés (plusieurs doubles liaisons), parmi lesquels on distingue les oméga-6 (en grande quantité dans les huiles végétales de tournesol, de maïs, de soja consommées dans les pays occidentaux) et les oméga-3 (trouvés, d'une part, dans le plancton et le gras des poissons des mers froides et, d'autre part, dans l'huile de colza et les noix). [...]

[...] C'est pourquoi dans l'esprit de certains chercheurs s'est imposée l'idée que l'attitude la plus prudente et, probablement, la plus efficace serait de «copier» les habitudes alimentaires des populations méditerranéennes spontanément protégées. C'était une façon de revenir aux théories originales de Keys. Les essais d'intervention nutritionnelle. Une célèbre étude anglaise (Diet and Rein farction Trial, [DART], conduite par M. Burr, à partir des années 1980-1982) chercha à démontrer qu'une modeste augmentation de la consommation de poissons (quelques dizaines de grammes par jour en moyenne) pouvait être bénéfique. [...]

[...] Dès le début des années 1970 par conséquent, l'idée que les peuples méditerranéens étaient protégés de l'infarctus indépendamment de leur origine ethnique (slave, grec ou italien), mais probablement grâce à leur mode de vie, et notamment à leurs habitudes alimentaires, avait émergé. III) Le mode de vie méditerranéen. Lorsque des Japonais ou des Méditerranéens migrent vers d'autres pays (Australie ou États‑Unis, par exemple, où la fréquence de l'infarctus est élevée) et qu'ils en adoptent les modes de vie (et les habitudes alimentaires), ils sont rapidement soumis aux mêmes probabilités élevées de faire un infarctus que les populations de ces pays. [...]