Le vin a pour particularité notoire d'être la seule boisson à être ancrée dans la vie de l'homme dans les moments les plus brillants tout comme dans les marasmes les plus profonds de son histoire. En outre, le vin bénéficie encore aujourd'hui d'une véritable signification sociale et culturelle. Si la science éprouve de nombreuses difficultés pour déterminer les origines exactes de la vigne et du vin, les écrits archaïques, mythologiques ou religieux y font allusion à de nombreuses reprises et tous lui accordent une dimension culte et mystique. Ce sont tous ces textes épiques qui inspirèrent l'homme dans la dimension qu'il attribua au vin au cours de son histoire. Seulement, le vin est marqué à travers ces écrits par un profond paradoxe entre le profane et le sacré. Ceci lui confère un caractère ambivalent et lui vaut de nombreuses controverses.
Dans la première partie de ce mémoire, nous présenterons les différentes origines religieuses du vin et de la vigne, nous analyserons son ambivalence et sa signification ambiguë au sein de la religion afin d'étudier son impact sur les trois grands monothéismes.
La deuxième partie définit le rôle social du vin sur les grandes périodes de civilisation. L'étude repose essentiellement sur l'impact de la religion et l'avancement du vin en tant que produit commercial et fruit de socialisation. En conséquence, nous exposerons dans un premier temps l'époque Greco-Gallo-Romaine durant laquelle le vin se dessine déjà comme la marque d'une hiérarchie sociale. De même, il se caractérise comme un produit portant en lui toutes les qualités requises pour devenir la boisson la plus en vue de l'histoire humaine. Dans un second temps, nous étudierons les différents rôles et significations ainsi que les grands débats dont le vin fit l'objet entre le moyen âge et le XIXe siècle. Eu égard, à l'étendue de la période et aux limites de notre étude, cette analyse ne peut être que succincte.
Au cours du siècle dernier, les grandes mutations qualitatives du produit ont été accompagnées de pressions mais aussi d'interventions des services sanitaires, médicaux et étatiques dans sa conception et dans sa promotion. Ces changements ont quelque part transcendé l'image et la signification du vin. Ils lui attribuent une connotation plus noble, plus sensible mais aussi plus ostentatoire et plus industrielle. Par-là même, ils lui assurent en plus d'un rôle social, un rôle psychologique et révélateur auprès de l'être humain. Cette pensée approfondie constitue la troisième et dernière partie de ce mémoire.
[...] Il n'existait pas en Gaule de vigne avant la conquête romaine et les habitudes de consommations de nos ancêtres sont peu flatteuses. Les Romains et les Grecs les considéraient comme un peuple de ”soiffards”, un peuple peu civilisé attardé dans sa barbarie. Platon dénonce l'amour du vin chez les Gaullois et ”leur passion effrénée pour l'ivresse, aimant le vin jusqu'à l'excès, ils l'engloutissaient pur, buvant avec une passion furieuse, se mettant hors d'eux même en s'enivrant jusqu'au sommeil ou jusqu'à l'égarement de leur conscience d'exister.” Pour les Romains, la barbarie résidait dans le fait de boire seul ou en s'adonnant à des dîners orgiaques. [...]
[...] Mais cette profonde déstructuration du produit n'est-elle pas un habile moyen de voiler un plaisir euphorique résidant dans l'ivresse, une flatteuse manière de détourner le discours politique et médical et de dissimuler les origines païennes et libertines du vin sous une vision scientifique, gastronomique et commerciale ? Car finalement, lorsque l'on déguste un vin, avant d'y déceler des arômes de fleurs et de fruits n'oublions pas que c'est un peu de terre, un peu de notre histoire et de notre culture que nous nous apprêtons à déguster. Bibliographie H. Johnson, une histoire mondiale du vin. M. [...]
[...] Après sa disparition, cet immense empire, ingouvernable, eu égard à sa superficie, fut partagé entre la Grèce et la Macédoine. L'influence de la pensée grecque se fit alors sentir dans tout le proche Orient ainsi qu'à l'Ouest, où la sphère d'influence de Rome grandissait rapidement. La sphère d'influence romaine fut tellement grandissante que deux cents ans plus tard, au cours du premier siècle avant J.C, Rome avait pris le contrôle, par conquête de tout le monde hellénistique. Ces conquêtes romaines donnent naissance à une nouvelle forme de civilisation. [...]
[...] Le vin, du moyen âge au XIXe siècle: Bouleversements et mutations dans la consommation et dans la représentation symbolique et sociale 1°.C'est au moyen âge, sous l'influence de la religion chrétienne que le vin acquiert ses lettres de noblesse. Apparaissent à cette époque les notions de terroirs, de patrimoine et d'identité culturelle et religieuse. C'est en majeure partie au moyen âge qu'est né le vignoble français tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le grand déferlement des invasions barbares entre le Vème et le IXe siècle marque dans l'ancienne Gaule devenue royaume de France, l'intérêt et la richesse culturelle que représentait le vin. [...]
[...] Le peuple boit pour se donner du courage, la violence est telle que les autorités ne peuvent rien contre cette consommation de vin illégale. L'économie parallèle se développe et le vin est servi à trois ou quatre sous la pinte. Le 14 juillet 1789, c'est une foule bien abreuvée qui s'empare de la Bastille, c'est le grand retour du vin de courage, le vin qui rend l'homme capable de passions et le pousse à sortir du conditionnement dont il est victime. [...]
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