Chez l'animal, dans la partie médiane de l'hypothalamus a été découvert un noyau médian correspondant au centre de la satiété et un noyau latéral, centre de l'appétit. La régulation entre les centres s'effectue en fonction des informations sensorielles et humorales (taux de glycémie par exemple). Chez l'homme, nous remarquons le même schéma, même si l'affectivité joue un plus grand rôle dans la régulation.
Ainsi, certaines émotions et l'angoisse entraînent souvent, un besoin de nourriture, car pour lutter contre le stress, l'organisme a besoin d'une grande quantité de sucre, qu'il puise essentiellement dans le foie (ce qui épuise l'organisme), et de plus, le fait de mâcher et d'avoir en bouche, provoquent la libération d'hormones apaisantes (telles que les endorphines). Nous trouvons les premières bases de la relation à l'autre dans l'acte de s'alimenter, car le nourrisson dépend totalement de sa mère ou de son substitut pour sa survie.
[...] Or, pour être animé par le désir de vivre, il faut se sentir avoir une place dans le désir de l'autre (être-au-monde = être-pour-autrui), qui existe avant même la conception de l'enfant, car concevoir un enfant est l'expression d'un désir d'enfant, qui peut se confondre d'un désir de maternité, ou de paternité. Mais j'ajouterais que l'enfant est également acteur dans cette dynamique, car je le répète, il s'agit d'interactivité donc d'interaction. Aussi, gardons à l'esprit qu'une mère maladroite, incompétente, rejetante ou abandonnique n'est pas nécessairement une mère sans désir mais de toute évidence une mère en souffrance et parfois, elle- même carencée (on ne peut pas faire avec ce que l'on n'a pas). [...]
[...] Léonard de Vinci, 1494-1498 Le repas, acte culturel socialisé et socialisant structure le temps tout autant que le psychisme. Ainsi, ce simple acte de manger signifie des représentations et des sens très variés selon les sujets, les cultures et les époques. Il reprend un acte fondamental pour la survie de l'individu, soit répond à un besoin biologique ; mais aussi dépend de l'environnement affectif, structure et organise les relations sociales. D'un point de vue purement psychologique, l'acte de mettre en bouche et d'ingérer remonte à notre origine d'être, à notre première rencontre avec le monde, renvoyant à notre premier stade de développement décrit par Freud, soit le stade oral (pulsion orale), qui sera suivi par un stade anal, un stade phallique ou œdipien puis un stade génital. [...]
[...] Les émotions et sentiments doivent se partager et s'échanger. Souvent d'ailleurs, c'est au cours des repas que la famille se réunit et se retrouve. Précédant le langage, l'alimentation est le premier échange entre l'enfant et son environnement, la première interactivité entre le nourrisson et ses parents. Conclusion C'est autour de l'alimentation que s'organise, dès les premiers instants de la vie, le premier axe d'interaction et d'échanges entre l'enfant et son environnement. Ainsi, loin de n'être qu'une conduite instinctuelle, la conduite alimentaire représente tout autant une dimension de plaisir et d'interaction qui préfigure l'ensemble des relations humaines, et ce dès les premières tétées. [...]
[...] Alimentation et autonomie : je me nourris, donc je suis ! Le stress est une émotion dont l'expression varie selon le sujet et la culture dans laquelle il s'est construit ; cependant, au niveau neuroendocrinien et neurovégétatif, il puise dans les réserves de l'organisme et l'affaiblit, le rendant alors vulnérable face aux agressions du milieu et à la maladie. A l'inverse, le chagrin, la peur, la colère, le désarroi et les sentiments de culpabilité sont souvent provoqués par la douleur physique comme morale, ou la maladie. [...]
[...] Nous l'avons vu en première partie, le regard, tout autant que l'histoire familiale, le lien intergénérationnel et transmetteur est fondateur du sujet. J'ai beaucoup travaillé ces dernières années cette question du regard maternel qui ne voit pas, et de sa place dans l'apparition de traits autistiques chez l'enfant. J'ai appelé cette particularité du regard qui ne voit pas, la cécité spéculaire pour la distinguer de la cécité tout court. Elle semble correspondre à une absence de représentation qui empêche que se forme dans le regard maternel le montage nécessaire à l'avènement du miroir. [...]
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