Le mode de vie des populations méditerranéennes est associé à une bonne santé évidente, c'est‑à‑dire à une espérance de vie particulièrement élevée et à une faible fréquence des maladies (infarctus du myocarde et cancers) qui sont les principales causes de mortalité dans les pays développés. Des travaux scientifiques ont démontré que ce sont leurs habitudes alimentaires traditionnelles qui protègent les Méditerranéens.
L'épidémiologie s'intéresse à toutes les maladies humaines dans leurs relations avec leurs conditions d'apparition (épidémiologie d'observation) et leur possible traitement (épidémiologie d'intervention). Le développement de l'épidémiologie clinique a été rendu nécessaire quand, la prospérité économique aidant, dans les populations adultes nord‑occidentales, notamment masculines, des maladies chroniques, tels le cancer et l'infarctus du myocarde, sont devenues les premières causes de mortalité; à tel point qu'au cours des années 1960, par exemple, un Américain sur deux mourait d'un infarctus du myocarde, et un sur trois de cancer.
[...] VII) Complément Les familles d'acides gras On en distingue trois en fonction de l'absence ou de la présence d'une (ou plusieurs) double(s) liaison(s) sur leurs chaînes carbonées : les acides gras saturés (absence de double liaison) sont trouvés en grande quantité dans les graisses animales, notamment les produits laitiers, et certaines huiles tropicales (huile de palme par exemple) ; les acides gras monoinstaurés seule double liaison), dont le plus important est l'acide oléique, présent en proportion importante dans les huiles d'olive et de colza ; les acides gras polyinstaurés (plusieurs doubles liaisons), parmi lesquels on distingue les oméga-6 (en grande quantité dans les huiles végétales de tournesol, de maïs, de soja consommées dans les pays occidentaux) et les oméga-3 (trouvés, d'une part, dans le plancton et le gras des poissons des mers froides et, d'autre part, dans l'huile de colza et les noix). [...]
[...] III) Le mode de vie méditerranéen Lorsque des Japonais ou des Méditerranéens migrent vers d'autres pays (Australie ou États‑Unis, par exemple, où la fréquence de l'infarctus est élevée) et qu'ils en adoptent les modes de vie (et les habitudes alimentaires), ils sont rapidement soumis aux mêmes probabilités élevées de faire un infarctus que les populations de ces pays. Le mode de vie joue donc un rôle essentiel dans le risque d'infarctus, et, à l'évidence, la protection dont bénéficient ces populations n'est pas héréditaire. [...]
[...] Pour la première fois, avec la Lyon Diet Heart Study, on a pu démontrer qu'il était possible de réduire de façon considérable la fréquence des maladies cardio‑vasculaires et des cancers par l'adoption d'habitudes alimentaires traditionnelles. À moins que dans les années à venir les aliments de type méditerranéen commercialisés dans les pays occidentaux ne subissent une grave détérioration qualitative et sanitaire, il est aujourd'hui licite de recommander ce type d'alimentation à la population des pays occidentaux. Sans aucun doute, l'adoption des habitudes alimentaires méditerranéennes traditionnelles constitue une garantie de bonne santé. [...]
[...] Burr, à partir des années 1980-1982) chercha à démontrer qu'une modeste augmentation de la consommation de poissons (quelques dizaines de grammes par jour en moyenne) pouvait être bénéfique. Cette étude, peu exigeante pour les patients, ne cherchait pas à diminuer le cholestérol. Ce fut un important succès clinique : une réduction de de la mortalité cardiaque et globale a été enregistrée. Pour la première fois, une intervention simple sur les habitudes alimentaires améliorait le pronostic cardiaque dans des proportions jamais observées avec des interventions visant à réduire le cholestérol avec des médicaments. Dans une étude indienne (Indian Diet Heart Study, conduite par M. [...]
[...] La plupart des investigateurs conclurent de ces études que le cholestérol n'avait pas été assez diminué ; qu'il était impossible de modifier les habitudes alimentaires des patients cardiaques ; que l'on était intervenu trop tard, la maladie étant définitivement installée chez ces patients ; que, en conséquence, les hypothèses de Keys devaient être testées sur des sujets encore indemnes et en faisant plutôt appel à des médicaments qui ont la propriété de diminuer le cholestérol dans le sang. En fait, les fondements de la théorie de Keys (les bienfaits du mode de vie méditerranéen) étaient oubliés, l'ère de la pharmacothérapie s'ouvrait. Personne ne posa la question de savoir si les régimes artificiels élaborés dans ces trois études avaient pu être néfastes pour les patients recrutés. Rétrospectivement, il semble que les investigateurs jouèrent aux apprentis sorciers. Leur plus grave erreur fut peut‑être d'avoir proposé des graisses alimentaires modernes, de fabrication industrielle, à leurs patients. [...]
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