Hobbes, Le léviathan, institutions politiques, Etat chrétien et civil, individualités
Hobbes aborde dans le Léviathan la question de l'origine des institutions politiques en justifiant leur nécessité d'un point de vue théorique. Ainsi nait la théorie du pacte originel dans l'économie d'une pensée dite du « contrat social ». L'Etat serait une construction, condition nécessaire de la sortie des hommes d'un état de nature sauvage violent. Il découle alors d'un pacte de tous entre tous pour substituer la paix et la confiance à l'état de guerre et de méfiance pré-étatique. C'est dans cette conception que s'inscrit la genèse et la justification du « Léviathan », force de synthèse de la multiplicité des individualités.
Comment Hobbes renouvelle-t-il le raisonnement sur l'origine des institutions par leur généalogie logique et déductive plutôt qu'historique ?
L'affirmation d'un nécessaire regroupement entre les hommes débouche sur la définition d'une formation communautaire organique de laquelle Hobbes déduit le concept d'Etat. Il convient alors également d'expliquer et critiquer les arguments du texte selon ces trois séquences distinctes.
[...] 17) se caractérise par la mise en relief de la nature grégaire et politique de l'homme. Ainsi la nécessaire constitution de l'Etat se justifie t-elle d'un point de vue logique par l'exigence proprement humaine de vie en communauté. Plus encore, Hobbes fait une généalogie de l'Etat d'autant plus forte qu'il emprunte l'image biblique du Léviathan (l.17), monstre au dessus des hommes et du monde par sa capacité d'anéantissement. A la déduction proprement humaine de l'origine des institutions politiques s'ajoute donc une déduction métaphysique, sinon théologique, qui l'inscrit dans un macrocosmique divin. [...]
[...] HOBBES, Léviathan, matière, forme et puissance de l'Etat chrétien et civil Hobbes aborde dans le Léviathan la question de l'origine des institutions politiques en justifiant leur nécessité d'un point de vue théorique. Ainsi nait la théorie du pacte originel dans l'économie d'une pensée dite du contrat social L'Etat serait une construction, condition nécessaire de la sortie des hommes d'un état de nature sauvage violent. Il découle alors d'un pacte de tous entre tous pour substituer la paix et la confiance à l'état de guerre et de méfiance pré-étatique. [...]
[...] C'est donc bien à une exigence d'efficacité en matière de survie pour les hommes que répond leur regroupement. La délégation du pouvoir de tous envers un représentant légitime, soumission des volontés à sa volonté étant le moyen corollaire permettant concrètement la réponse à cette exigence d'efficacité. Mais peut-être peut-on voir là une dérive dangereuse qui, si elle permet la survie des hommes, les prive d'une partie de leur humanité caractérisée par leur liberté. En effet, cette soumission de la volonté peut rapidement plonger l'esprit de chacun dans un état de mollesse conditionné par leur lâcheté et leur paresse, tel que Kant le dénonce dans Qu'est-ce que les lumières L'indétermination des conditions de la délégation du pouvoir peut alors constituer un danger théorique quant au maintien du libre arbitre et des faculté d'entendement des hommes, la personnalité artificielle de l'Etat pouvant alors vampiriser l'ensemble des personnalités libres qui le compose. [...]
[...] Ainsi peut-on déceler cet idéal d'implication individuel dans l'entreprise communautaire collective par l'usage du discours direct (l.13 à élan dynamique d'abandon souverain à un représentant choisi. Hobbes aboutit donc à la définition d'une communauté qui dépasse un statut mécanique pour acquérir une personnalité juridique, responsable et légitime. De là déduit-il le concept d'Etat, institution politique fondamentale et unificatrice. Il finit en effet par introduire le concept d'Etat dont il justifie précédemment la genèse tout en définissant les moyens et fins de son action De la définition de la communauté entre les hommes suit l'introduction du concept d'Etat (l.16). [...]
[...] Or, on pourrait soulever le problème de la nature de ce représentant. Dans le premier cas, l'humanité de chacun pourrait être réduite à la volonté despotique d'un seul ; et dans le second, la communauté pourrait perdre en efficacité en n'arrivant pas à créer le consensus au sein de l'assemblée. Ce second problème apparaît avec d'autant plus de clarté dans le texte que Hobbes invoque le concept de majorité (l.6). S'il permet en effet de créer mathématiquement un ciment entre le chaos des forces individuelles en orientant la volonté générale, il constitue aussi un risque d'émiettement. [...]
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