« A l'épreuve de la vie, la démocratie a perdu la sérénité des traits dont l'ennoblissaient les philosophes du XVIIIème siècle alors qu'elle n'était qu'une statue dans un temple désert ; elle revêt maintenant le visage tourmenté des hommes vivants. Si la ressemblance nous heurte, n'est-ce point d'abord nous mêmes qu'il faut incriminer ? »
Le Professeur Burdeau met en évidence le caractère évolutif et vivant de la démocratie : elle se développe de façon différentes selon les époques, la taille de la région considérée ; les mœurs politiques des habitants de cette zone.
Au fil du temps, la démocratie, comme tout système politique, évolue parfois jusqu'à la négation de son principe.
La démocratie étant aujourd'hui le système politique universellement répandu à l'exception de quelques pays, elle revêt un grand nombre de formes selon les pays : la démocratie ne doit pas être assimilée au régime politique ; ne s'assimilant pas elle le transcende. La démocratie a bien souvent servi d'alibi et sert encore de paravent car certains régimes qui se proclament démocratiques n'entrent pas dans la définition de la démocratie.
Définir la démocratie est un exercice assez compliqué : pour Pierre Rosanvallon elle est comme la mise en œuvre de la souveraineté du peuple. Pour Charles Taylor elle est une politique de la reconnaissance de l'autre. Les deux définitions se complètent.
Il est intéressant de s'interroger sur les évolutions, les altérations qu'a pu subir l'idée de démocratie a subi des altérations depuis sa conceptualisation il y a 2500 ans à Athènes.
Quels critères permettent-ils d'affirmer aujourd'hui que tel pays est ou non une démocratie ?
Tout d'abord on constate que bien souvent l'assimilation est faite entre démocratie et république, celle-ci étant vue comme le régime qui garantit le mieux l'exercice de la démocratie. Si dans bien des cas les démocraties sont des républiques, toutes les républiques ne sont pas des démocraties : les démocraties populaires de l'ex bloc soviétique, ou la république que la France a connu en 1793 n'étaient pas des démocraties. La république de Venise était une oligarchie. D'autre part certaines démocraties et non des moindres se conjuguent parfaitement avec des régimes de monarchies constitutionnelles : l'Angleterre, d'hier, l'Espagne d'aujourd'hui.
La nature du régime n'est donc pas prise comme critère décisif : La Démocratie n'est pas attachée à un quelconque système de gouvernement. Elle n'exige pas davantage le cadre étatique mais il semble que ce serait une utopie que la démocratie puisse s'exercer hors du cadre de l' Etat, quand la société politique considérée devient importante .
Essayer de caractériser la démocratie est très difficile. Ces caractéristiques vont être abordées autour de deux idées-forces : tout d'abord le principe selon lequel le pouvoir doit être l'expression de la volonté du peuple souverain (c'est l'étymologie même du terme démocratie) . Mais ce principe est insuffisant à lui seul pour caractériser une démocratie : en effet le peuple peut approuver des décisions qui à l'évidence ne sont pas démocratiques : le pouvoir des gouvernants et le mandat qu'ils ont reçus doivent être en effet limités par des éléments très divers : ils doivent respecter la minorité, le pouvoir doit être séparé dans ses trois composantes, enfin le pouvoir en place doit respecter un certain nombre de valeurs plus philosophiques que juridiques qu'on peut regrouper sous le terme de droits fondamentaux.
Un pays est une démocratie, si tout d'abord il respecte le principe de souveraineté populaire,(I).
Il faut ajouter au principe non moins fondamental la limitation des pouvoirs des gouvernants au sein de la démocratie (II).
[...] Les deux définitions se complètent. Il est intéressant de s'interroger sur les évolutions, les altérations qu'a pu subir l'idée de démocratie a subi des altérations depuis sa conceptualisation il y a 2500 ans à Athènes. Quels critères permettent-ils d'affirmer aujourd'hui que tel pays est ou non une démocratie ? Tout d'abord on constate que bien souvent l'assimilation est faite entre démocratie et république, celle-ci étant vue comme le régime qui garantit le mieux l'exercice de la démocratie. Si dans bien des cas les démocraties sont des républiques, toutes les républiques ne sont pas des démocraties : les démocraties populaires de l'ex bloc soviétique, ou la république que la France a connu en 1793 n'étaient pas des démocraties. [...]
[...] Cette culture politique a permis aux Etats unis la mise en place des formations les plus diverses. Dans les pays occidentaux une telle solution n'a pas été retenue: le souvenir d'Adolf Hitler accédant démocratiquement au pouvoir, en 1934, est encore trop brûlant. Les sectes également ont constitué un certain nombre de partis politiques, notamment en France. Ici encore il semble que la culture politique soit la mieux à même d'empêcher aux partis non démocratiques d'accéder au pouvoir. En France le nombre des partis s'élève à 250, ce qui démontre la facilité de création d'un parti. [...]
[...] La limitation du pouvoir est quant à elle plus difficile à imposer. La raison pourrait être que cette limitation résulte moins de la mise en œuvre de principes clairs que de l'existence d'une culture d'auto- limitation et de respect des droits fondamentaux et de la minorité politique. Sans cette auto-limitation l'Histoire montre en effet que le système démocratique dévie vers une dictature populaire qui conduit dans les plus brefs délais à une dictature bureaucratique qui se situe aux antipodes de l'idée de démocratie. [...]
[...] Il faut ajouter au principe non moins fondamental la limitation des pouvoirs des gouvernants au sein de la démocratie. (II). I la condition sine qua non d'une démocratie est la représentativité des gouvernants dont le pouvoir doit provenir du peuple s'exprimant par le biais des élections Cette représentativité nécessaire des gouvernants implique plusieurs éléments : les électeurs doivent être des citoyens Cette représentativité doit s'accompagner de la responsabilité des élus A les électeurs doivent être des citoyens et se considérer comme tels Les électeurs peuvent être considéré comme des citoyens lorsqu'ils sont consultés régulièrement, lors d'élections libres et honnêtes sur le choix des gouvernants ces derniers étant entendus comme dépositaires du pouvoir(1). [...]
[...] Tout d'abord sans cette culture les pratiques de démocraties directes peuvent mettre en péril tout l'édifice démocratique : en effet la démocratie n'est pas un système qui pût s'imposer du jour au lendemain : la démocratie s'apprend et se mérite. La dictature ne s'apprend pas elle se subit. Cet apprentissage de la démocratie suppose que les citoyens soient conscient comprennent ce qui leur est proposé et soient capable de faire des choix. L'histoire récente offre de multiples exemples de démocraties minées par l'élection au suffrage universel des dirigeants, que ce soit Napoléon III en 1852, ou Adolf Hitler en 1934. [...]
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