Respect du cadre de la loi, contrainte, obligation, notion de respect, respect des personnes, respect de la loi
Nous sommes tous, à un moment ou à un autre, pour une raison ou pour une autre, tentés d'enfreindre une loi, juridique ou morale, écrite ou non écrite, que nous savons exister. Si, malgré cette tentation, nous restons dans le cadre de la loi, est-ce parce que nous y sommes contraints, ou parce que nous nous sentons obligés d'obéir ?
[...] Si, malgré cette tentation, nous restons dans le cadre de la loi, est-ce parce que nous y sommes contraints, ou parce que nous nous sentons obligés d'obéir ? Pour bien répondre à cette question, il faut examiner les expressions être contraint à et se sentir obligé de ! La différence entre contrainte et obligation Le langage courant utilise souvent ces deux mots l'un pour l'autre. Il y a pourtant entre eux une différence fondamentale, que Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) examine dans sa critique du droit du plus fort (Contrat social) : Qu'un brigand me surprenne au coin d'un bois, non seulement il faut par force donner la bourse ; mais, quand je pourrais la soustraire, suis-je en conscience obligé de la donner ? [...]
[...] Chez Kant, la notion de respect est corrélée à celle de devoir. Celui-ci est l'obligation proprement morale, considérée en elle-même : Tu dois, donc tu peux. Le devoir est un impératif catégorique c'est-à-dire auquel on doit obéir sans y être déterminé par un autre motif que le respect de la loi morale. C'est par une fausse association d'idées que la notion de devoir évoque l'idée de renoncement à la liberté. L'obligation morale, au contraire, implique la volonté et la liberté de choix. [...]
[...] La notion de respect Obéir sous la contrainte, c'est obéir par crainte. Obéir par sentiment d'obligation, c'est obéir par respect. Emmanuel Kant (1724-1804) définit le respect comme une notion essentiellement morale. Avant de l'examiner, il importe d'abord de ne pas confondre, comme on le fait trop souvent, respect et crainte Si nous ne respections que ce que nous craignons, la force (celle d'un individu, d'un groupe, d'un règlement, etc.), au nom de quoi respecterions-nous les plus faibles ? Le respect est un sentiment spécial, provoqué par la reconnaissance d'une valeur morale dans une personne ou dans un idéal. [...]
[...] Sentiment moral, le respect est distinct de tous les autres sentiments, en ce qu'il ne provient pas de la sensibilité, mais de la raison pratique c'està-dire de l'obligation engendrée par la loi morale. ! Cette obligation peut être ressentie en l'absence de toute contrainte extérieure : lorsque j'agis par devoir, c'est moi-même qui m'oblige à agir ainsi. Ma conscience morale peut m'amener à faire quelque chose que je ne désire pas particulièrement, ou à ne pas faire ce que j'aurais pourtant envie de faire. ! III- Respect des personnes et respect de la loi ! ! Le respect, dit Kant, s'applique toujours aux personnes, jamais aux choses. [...]
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