La vertu est habituellement définie comme la disposition à faire le bien et à éviter le mal. Elle a donc une connotation morale. On peut se demander en quoi la vertu est liée avec la notion de République, du latin Res Publica, la chose publique. Il est difficile de trouver un lien entre ces deux notions lorsque l'on prend le mot république au sens de forme de régime politique. En revanche, lorsque la République est considérée comme l'ensemble des caractéristiques des bons régimes politiques, il est possible de se demander si la vertu fait ou non partie des critères essentiels de la République?
[...] La cause essentielle est l'esprit de conquête qui a détruit la vertu. Tout d'abord les conquêtes ont provoqué la dilution du peuple romain parmi les peuples conquis, elle a donc provoqué une détérioration de l'amour de la patrie et donc du lien social. " La ville déchirée ne forma plus du tout un ensemble Or, cet amour de la patrie est essentiel pour que la liberté d'opinion puisse se concilier avec le bien général, c'est lui qui permet "union d'harmonie En l'absence de philia, il n'y avait plus de possibilité d'exprimer son opinion que par la violence. [...]
[...] Ainsi, " Il est de la nature d'une république qu'elle n'est qu'un petit territoire VIII chap. XVI). En effet, cela permet d'éviter de trop grandes inégalités sociales et de rendre les institutions et la définition du bien commun plus accessible à tous, plus proche des citoyens. Montesquieu se réfère à des idées sur la démocratie grecque ou romaine. Plus le territoire est petit, plus les liens entre les citoyens, la philia, sont facilités. L'étroitesse du territoire est également le moyen d'assurer la mesure. [...]
[...] De plus, elle est fondée sur l'usage de la raison. La mesure sera en effet trouvée en référence à un homme rationnel. Cependant, certaines passions et certaines actions sont par nature vertueuses ou mauvaises quelle que soit la mesure qu'on leur applique. Certaines actions sont par nature mauvaises, il est en ainsi de l'envie, de l'impudence, du vol . Certaines actions sont bonnes comme le courage et la compétence, et leur appliquer une mesure n'est pas possible. La vertu se confond alors avec le meilleur. [...]
[...] Aristote : Ethique à Nicomaque La vertu est d'abord définie comme " une disposition ( . ) ce qui produit cette perfection " (chap : 1 et 2). La vertu serait donc ce qui permet à un objet de réaliser de la meilleure façon possible la fonction pour laquelle il est fait. L'essence de la vertu est la moyenne. Elle est " l'intermédiaire entre l'excès et le défaut La vertu se caractérise donc par le juste milieu entre l'excès et le manque de certains éléments. [...]
[...] III) Il est donc impossible d'imaginer une démocratie perdurer en l'absence de vertu. Dans une démocratie, le peuple doit avoir le sentiment de l'intérêt général, être en mesure de renoncer aux intérêts particuliers pour servir la collectivité. La philia est le lien qui unit les citoyens et qui explique leur intérêt pour la chose publique, elle est absolument nécessaire. La vertu ne fait pas alors simplement appel à la raison pour déterminer la conduite humaine, comme pour Aristote, mais elle fait appel également au sentiment, à la sensibilité, aux passions. [...]
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