L'étymologie de morale est le latin mores (moeurs, coutume), elle peut donc, dans un premier temps, être définie comme l'ensemble des attitudes qui sont couramment admises dans une société. Ces attitudes pourraient changer dans le temps. Cependant, la morale est plus souvent conçue comme un ensemble de règles normatives de l'action humaine qui est soumise au devoir et a pour but le bien. Ces règles de conduite sont alors considérées comme valables de façon absolue et ne dépendent pas seulement des moeurs d'une société. La morale peut avoir une connotation religieuse mais peut également être fondée sur la nature (Montesquieu) ou être l'expression de la raison humaine (Kant). La politique, qui relève des actions humaines doit elle suivre les règles prescrites par la morale ou, en tant que pratique, doit elle s'en séparer ?
[...] Les hommes politiques qui agissent sous prétexte de prudence ne le font que pour se conserver en place, seraient ils au pouvoir illégitimement. Ainsi, ils empêchent que le progrès se réalise. Un homme à l'écoute de la morale, par contre, et bien qu'il offense la prudence politique, ne s'opposera pas au changement dans les faits d'une constitution viciée. Il agit donc plus en conformité avec la morale que celui qui réduit la morale à la prudence politique, car il ne s'opposera pas au progrès. La critique de Kant est très forte. [...]
[...] Le choix des ministres est très important car il conditionne le maintien du prince au pouvoir et son image dans le peuple. Les relations avec ses ministres doivent être fondées sur la confiance. Pour s'en assurer, le prince doit veiller à ce que les ministres se dédient entièrement à l'intérêt de l'Etat et non à leur propre intérêt. En réponse à cette soumission le prince doit veiller à ce que les ministres reçoivent les honneurs nécessaires afin qu'ils ne cherchent pas à avoir plus de pouvoir. Machiavel considère que nul homme ne peut résister à la flatterie. [...]
[...] La loi permet de mener les hommes raisonnables et la force les bêtes. Les hommes ont en eux des deux éléments. Aussi, le prince doit utiliser à la fois la loi et la force pour parvenir à ces fins. Il doit être à la fois lion et renard, c'est à dire utiliser la ruse et la force. En effet, si la loi ne suffit pas, l'emploi de la seule force est également inefficace et peut conduire le prince à sa perte. [...]
[...] Ce qui compte est donc l'apparence. La majorité des gens ne juge que sur les apparences et ne sera pas sensible au discours de ceux qui tentent de connaître la réalité. Le prince doit agir de sorte qu'il apparaisse comme quelqu'un de puissant, fort de caractère afin que son peuple ne le méprise pas. Il doit éviter que sa cruauté le conduise à porter atteinte à l'honneur et aux biens d'autrui afin de ne pas inspirer la haine. Dans ces conditions, il pourra inspirer la crainte et se protéger ainsi des complots internes et aussi des menaces externes. [...]
[...] En cela, il s'oppose totalement à Machiavel. Il conclu même que la morale s'impose à la politique qui ne peut perdurer qu'en se pliant à ces préceptes. Machiavel : "Le Prince" Machiavel refuse de prendre la morale comme un idéal à atteindre. Il veut tenir compte de la réalité humaine qui n'est pas conforme aux qualités que requiert la morale. Il faut donc que le Prince agisse de façon pragmatique plutôt que de tenter de se rapprocher au maximum des idéaux de vertu et de morale. [...]
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