Alphonse de Lamartine est un personnage très controversé, « la légende » - mais surtout ses contemporains - faisant de lui un poète dilettante ambitieux, ne cherchant que son amusement, qui se serait égaré en politique, tandis que l'historien spécialiste (Henri Guillemin) le glorifie très largement, insistant sur sa clairvoyance des évènements, et son dévouement au bien public. Quelle est la part de vérité entre ces deux analyses complètement antagonistes ? (...)
[...] Il se voit déjà la conduire là où il veut, lui donnant la république et non pas la révolution sociale. Son Histoire des Girondins qui paraît en 1847 veut réconcilier la France avec la République, qu'elle ne soit plus associée à la Terreur, elle veut être l'étincelle de la prochaine révolution et de son grand plan. C'est un immense succès. Croit-il réellement à la république, à la liberté, à la démocratie ? Ou n'est-il qu'un beau parleur ambitieux, opportuniste et agitateur ? [...]
[...] Le 24 février arrive, c'est l'émeute, et Lamartine entre dans l'histoire en proclamant la république à l'Hôtel de Ville. Tout se passe comme il l'avait prévu, et à cause de ses multiples oscillations précédentes, tout le monde est avec lui : des légitimistes aux prolétaires. Lamartine joue extrêmement serré et perdra : il va décevoir les ambitions légitimistes (arrivée au trône de Henri et devoir contenir les prolétaires, pour les satisfaire sans qu'ils accomplissent leur révolution sociale. Il s'imagine une république qui ne tombe ni dans la réaction ni dans le socialisme, qui donne la liberté aux pays, et qui s'appuie sur la nation pour améliorer la condition ouvrière. [...]
[...] (une lettre de lui, octobre 1842). Il se pose progressivement dans la volonté de convaincre les conservateurs et de rallier à lui les libéraux, et s'associe à présent aux vainqueurs de Juillet. Face à la question sociale et la fin du régime qu'il pressent, Lamartine veut être l'homme de la situation : celui en qui les conservateurs éclairés verront leur sauveur sur le plan social, celui que la gauche reconnaîtra comme l'héritier véritable des philosophes et des Constituants, sur le plan politique. [...]
[...] Il aura vécu quarante ans dans un consentement ininterrompu à se passer du bonheur, essayant seulement, comme il pouvait, de faire son métier, le dur et beau métier de vivre conclut l'article. Lamartine, Henri Guillemin La biographie du même auteur est utile pour fouiller les détails absents de l'article, tout autant que pour comprendre la pensée de l'historien, et celle qu'aurait eu Lamartine selon lui. Souvenirs, Alexis de Tocqueville, 1850-1851 Le chapitre sur Lamartine (Seconde partie, VI) offre un regard totalement opposé à celui de l'historien, un regard de contemporain, un de ceux que Guillemin dénonce justement de n'avoir pas saisi le personnage. [...]
[...] causes et conséquences du 24 février. Alphonse de Lamartine est un personnage très controversé, la légende mais surtout ses contemporains faisant de lui un poète dilettante ambitieux, ne cherchant que son amusement, qui se serait égaré en politique, tandis que l'historien spécialiste (Henri Guillemin) le glorifie très largement, insistant sur sa clairvoyance des évènements, et son dévouement au bien public. Quelle est la part de vérité entre ces deux analyses complètement antagonistes ? Jeunesse Né en 1790 Alphonse de Lamartine est le fils d'une petite noblesse de province, très attachée à la monarchie et à la religion. [...]
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