La philosophie politique traite du politique sans prendre en compte l'opinion publique. Elle cherche la meilleure forme que le gouvernement peut prendre.
Aristote juge le pouvoir populaire le plus conforme à l'essence du pouvoir politique qui lui n'est pas la domination du fort sur le faible mais il distingue deux formes de gouvernement populaire, l'une juste, l'autre pervertie, la démocratie et la démagogie.
La démagogie est la tyrannie de la foule qui, par ses pressions, fait de la satisfaction des opinions populaires les ressorts de la politique (...)
[...] Le but du politique n'est pas de donner au peuple du pain et des jeux. Rien n'est plus contraire à la démocratie que la démagogie. Mais, au-delà, il s'agit de voir que c'est la manière dont on pose la question politique dans les termes d'un rapport entre un pouvoir et l'opinion publique qui pose problème parce que là où l'on consulte l'opinion publique, on peut être sûr qu'il n'y a pas de place pour la volonté générale. Car, en démocratie, le rapport entre les gouvernants et les gouvernés ne peut se limiter à un rapport de sondages interposés. [...]
[...] Il y a l'ethos de classe, un système de valeurs implicite que les gens ont intériorisé depuis leur enfance et à partir duquel ils engendrent des réponses à des problèmes extrêmement différents. Le taux de réponse est lié au degré de proximité par rapport à la question posée, à l'intérêt du problème. Simple artifice produit par les techniques de sondage pour légitimer le pouvoir et donner une image consensuelle de la société. Le devoir du politique n'est pas de donner satisfaction à l'opinion publique. [...]
[...] L'équivalent de Dieu est avec nous est aujourd'hui l'opinion publique est avec nous. C'est l'effet fondamental de l'enquête d'opinion L'opinion publique n'existe pas Questions de sociologie : Toute enquête d'opinion suppose que tout le monde peut avoir une opinion, suppose que toutes les opinions se valent, la même question posée à tout le monde suppose qu'il y a un consensus sur les problèmes, un accord sur les questions qui méritent d'être posées. Il est possible d'omettre des réponses possibles dans le questionnaire ou on propose la même réponse sous des formulations différentes. [...]
[...] Le politique ne satisfait jamais l'opinion publique mais seulement, des forces d'opinion constituées ou plutôt les plus puissantes d'entre elles, celles qui s'expriment le plus, qui se font le plus entendre. Quand le politique donne satisfaction à l'opinion, les finalités du pouvoir cessent d'être justes et ce pouvoir cesse d'être démocratique. Il renforce, il légitime le jeu inégal de rapport de force. La notion, le concept d'opinion publique est finalement très précaire. Il faut analyser l'opinion publique, étudier la fragilité de cette notion. Y a t-il une opinion publique qui serait une opinion consensuelle, majoritaire du peuple ? [...]
[...] Ne risque-t-on pas de tomber dans la démagogie ? La notion d'opinion publique n'induit-elle pas implicitement une certaine conception moderne de l'exercice du pouvoir ? N'est-il pas indifférent que l'on parle aujourd'hui d'opinion publique et non plus de peuple comme autrefois ? Le rapport que le gouvernement doit entretenir avec le peuple. Gouverner est-ce satisfaire le peuple ? 1 I - La philosophie politique traite du politique sans prendre en compte l'opinion publique. Elle cherche la meilleure forme que le gouvernement peut prendre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture