pouvoir politique, opinion publique, démocratie, démagogie, décisions autonomes
Les citoyens d'un Etat n'en finissent pas de donner leur avis sur les décisions politiques, prises ou à prendre. C'est un exercice à peu près quotidien, qui révèle d'ailleurs la variabilité de leur opinion.
Conviendrait-il que le pouvoir tienne compte, avant d'agir, de l'opinion?
La philosophie a fortement souligné ce qui sépare l'opinion de la connaissance, et comment la première est liée à la sensibilité et aux intérêts immédiats. On ne peut donc la confondre avec ce que Rousseau nommait « volonté générale », et il est à craindre qu'un pouvoir prenant l'opinion pour guide verse dans la démagogie, se rendant incapable de décisions autonomes, et n'exerçant en réalité plus aucun pouvoir sérieux.
[...] Son problème est alors de parvenir à braver une opinion (éventuellement défavorable) pour agir en fonction de l'intérêt général dans le pire des cas, de ce qu'il prétend tel), en attendant un changement de l'opinion. Dans cette attente, l'opinion peut manifester son mécontentement, mais le pouvoir qui lui cède renonce à son rôle et risque d'être entraîné dans une suite de renoncements, car l'opinion satisfaite une fois prétendra l'être régulièrement. [...]
[...] D'où les démentis infligés à ces sondages lors d'élections dont les résultats infirment ce que l'on avait cru être en mesure de prévoir. III- C'est le pouvoir politique qui peut faire évoluer l'opinion, et non l'inverse: Prédominance de l'intérêt général: La considération de l'intérêt général authentique, si elle anime le pouvoir politique, peut bien entendu l'amener à braver l'opinion, même majoritaire, ou à ne pas tenir compte de ses désirs: c'est dans de telles conditions que le pouvoir peut précisément montrer son indépendance relativement aux intérêts particuliers. [...]
[...] L'opinion doit-elle être le guide du pouvoir politique? Les citoyens d'un Etat n'en finissent pas de donner leur avis sur les décisions politiques, prises ou à prendre. C'est un exercice à peu près quotidien, qui révèle d'ailleurs la variabilité de leur opinion. Conviendrait-il que le pouvoir tienne compte, avant d'agir, de l'opinion? La philosophie a fortement souligné ce qui sépare l'opinion de la connaissance, et comment la première est liée à la sensibilité et aux intérêts immédiats. On ne peut donc la confondre avec ce que Rousseau nommait volonté générale et il est à craindre qu'un pouvoir prenant l'opinion pour guide verse dans la semble démagogie, se rendant incapable de décisions autonomes, et n'exerçant en réalité plus aucun pouvoir sérieux. [...]
[...] Si elle s'annonce collective ou même, comme on la qualifie plus volontiers aujourd'hui, publique c'est pour se réaliser dans une pluralité de positions, puisqu'une de ses versions ne fait jamais l'unanimité et qu'il existe au moins, dans l'opinion publique, une majorité et une minorité. De la sorte, elle demeure liée à des intérêts, soit singuliers, soit de groupe ou de classe, mais elle ne se préoccupe pas, en quelque sorte par définition, de ce que peut être, du point de vue politique, l'intérêt général. Or, c'Est-ce dernier que doit considérer le pouvoir politique, tel du moins qu'on le conçoit dans une démocratie. [...]
[...] La démagogie est une perversion de la démocratie: Le pouvoir démagogique apparaît comme une perversion de la démocratie. Dans les deux cas, c'est pourtant, semble-t-il, le peuple qui commande Mais lorsqu'il y a démagogie, c'est l'opinion du peuple qui compte, alors que dans la démocratie, ce doit être son intérêt général Celui-ci ne peut correspondre à l'opinion dans la mesure où celle-ci ne tient compte que d'intérêts particuliers: c'est donc en réalité toujours au profit de quelques-uns que le pouvoir démagogique travaille, alors que le pouvoir démocratique doit travailler pour tous. [...]
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