Le mouvement néo-machiavélien

Résumé du document

Le mouvement de pensée néo-machiavélien est né en Italie à la fin du XIXe siècle, dans un contexte de crise du parlementarisme et de la démocratie représentative en général. En effet, l'unité de l'Italie n'avait pas tenu ses promesses pour une partie de la population (les classes moyennes et populaires) qui se trouvaient marginalisées et mal représentées.

Le néo-machiavélisme, dans la lignée de Machiavel qui se demandait comment conquérir et conserver le pouvoir, s'intéresse à l'appropriation permanente et éternelle du pouvoir par une élite. Pour les néo-machiavéliens, la démocratie est un leurre, une illusion, parce qu'il y a un décalage entre les discours et la réalité : le discours affirme la souveraineté du peuple, la réalité est la domination de la majorité du peuple par une élite minoritaire.

Extraits

[...] En effet ils ont des intérêts propres, personnels, qui ne sont pas ceux des représentés. Par la suite, le courant néo-machiavélien est représenté par des hommes tels que Wright Mills, Raymond Aron, ou Pierre Birnbaum. Mills, sociologue américain, applique la théorie des élites à la société américaine d'après la Seconde Guerre mondiale : il défend l'idée que les élites sont une caste fermée au reste de la société et que la seule mobilité qui existe est entre les différents secteurs où l'on trouve les élites : politique, économique et militaire. [...]

[...] Le mouvement néo-machiavélien Présentation générale Le mouvement de pensée néo-machiavélien est né en Italie à la fin du XIXe siècle, dans un contexte de crise du parlementarisme et de la démocratie représentative en général. En effet, l'unité de l'Italie n'avait pas tenu ses promesses pour une partie de la population (les classes moyennes et populaires) qui se trouvaient marginalisées et mal représentées. Le néo-machiavélisme, dans la lignée de Machiavel qui se demandait comment conquérir et conserver le pouvoir, s'intéresse à l'appropriation permanente et éternelle du pouvoir par une élite. [...]

[...] En cela, la démocratie se distingue des régimes non totalitaires, qui cherchent à tout prix à effacer les divisions, à les nier. Bibliographie - ARON Raymond, Machiavel et les tyrannies modernes - AUDIER Serge, Machiavel, conflit et liberté - BURNHAM James, Les Machiavéliens, défenseurs de la liberté - PARETO Vilfredo, Traité de sociologie générale - MOSCA Gaetano, The Ruling Class - Roberto MICHELS, Les partis politiques : essai sur les tendances oligarchiques des démocraties - R. Walker, A critique of the elitist theory of democracy in American Political Science Review vol p. [...]

[...] Les inégalités naturelles font qu'il existe des élites. Le fait d'appartenir à l'élite n'est pas héréditaire : J'entends par élite d'une société les gens qui ont à un degré remarquable des qualités d'intelligence, de caractère, d'adresse, de capacité de tout genre C'est pourquoi les élites peuvent et doivent se renouveler, sinon la société est bloquée, paralysée. -Gaetano Mosca (1858-1941), professeur, député et sénateur italien. Mosca considère qu'il y a une coupure réelle entre une majorité inorganisée, et une minorité organisée, cette dernière contrôlant la majorité et justifiant ce contrôle en faisant appel à des croyances et des arguments qui sont acceptés par la population dominée. [...]

[...] Les néo-machiavéliens contre la démocratie ? Les néo-machiavéliens introduisent de toute évidence un désenchantement de la démocratie, qui ne tiendrait pas ses promesses. Ils mettent en évidence le potentiel autoritaire de la démocratie. Ils considèrent que le pouvoir n'appartient qu'à un petit nombre et que la majorité des citoyens sont enclins à la passivité ; par conséquent, la distinction principale entre la démocratie et les régimes autoritaires, comme le régime communiste, où le pouvoir est concentré entre les mains d'une minorité, apparaît remise en cause, tout comme, de façon plus générale, l'idée que l'on peut faire des typologies des régimes (selon la répartition plus ou moins démocratique du pouvoir). [...]