L'humanisme peut être défini comme le mouvement philosophique et artistique des XVème et XVIème siècles en Europe (la Renaissance), orienté par une redécouverte des sources gréco-latines ; il s'agit d'une relecture de ces sources qui ne s'encombre pas des commentaires de la scolastique médiévale. Pour les humanistes, il fallait en effet se réapproprier directement la culture morale et intellectuelle antique, en opposition avec l'obscurantisme du Moyen-âge .
Par extension, on peut entendre l'humanisme comme « une théorie qui prend l'homme comme fin et comme valeur supérieure » (Sartre). Il désigne une conception philosophique et éthique mettant l'accent sur la dignité humaine comme le souligne Lévinas dans Difficile Liberté : « [l'humanisme est] la reconnaissance d'une essence invariable appelée ‘‘homme'', l'affirmation de sa place centrale dans l'économie du Réel et de sa valeur engendrant toutes les valeurs ».
[...] Bref, l'homme est centre de l'univers et acteur de sa propre Histoire. La notion de Progrès est centrale, car c'est la diffusion du savoir qui permettra une société plus heureuse. Enfin, l'idée que l'homme dispose de droits fondamentaux est concrétisée avec la DDHC. Critiques Au XVIIIème siècle, les contre-révolutionnaires, au premier rang desquels Joseph de Maistre, considèrent que l'homme des Lumières n'existe pas : il n'y a point d'homme dans le monde. J'ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc. [...]
[...] Aujourd'hui, l'humanisme a une place paradoxale. D'un côté, il subit toujours les critiques que l'on a mentionnées ; de l'autre, les droits de l'Homme ont aujourd'hui une influence jamais égalée historiquement. Les réflexions actuelles et en cours sur la bioéthique, l'individualisme, la démocratie ou l'universalisme des valeurs occidentales ont toutes un lien avec la question de l'humanisme. C'est en ce sens que les réflexions sur l'humanisme demeurent fort actuelles. Opposition simpliste qu'il faut de toute évidence nuancer. [...]
[...] Enfin, dans une perspective marxiste, l'humanisme est vu comme une illusion, puisque l'homme est nécessairement déterminé par sa condition sociale. Dans une perspective proche, tiers-mondiste, l'humanisme a aussi été accusé de promouvoir une vision universaliste de l'Homme reflétant excessivement un système de valeurs propre à la civilisation occidentale, de nature à légitimer l'impérialisme. Perspectives Au XXème siècle, Sartre théorisa, avec l'existentialisme, un humanisme d'où demeure absente toute idée de nature humaine (cf. L'existentialisme est un humanisme). La liberté est ainsi revalorisée par le philosophe, après que les racismes (nazisme) et les déterminismes (marxisme) eurent déniés à l'homme son autonomie. [...]
[...] La tutelle de l'Église est remise en question au nom du libre arbitre. L'individu émerge comme l'atteste l'ouvrage de Pic de la Mirandole en 1548, De la dignité de l'Homme L'homme ne naît pas homme, il le devient selon le mot d'Erasme). Au XVIIème siècle, le Sujet s'affirme avec Descartes : il est apte à distinguer le vrai du faux, il fonde le Savoir grâce à la Raison. L'être humain est autonome et la science est capable de nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature (Discours de la Méthode). [...]
[...] Il désigne une conception philosophique et éthique mettant l'accent sur la dignité humaine comme le souligne Lévinas dans Difficile Liberté : [l'humanisme est] la reconnaissance d'une essence invariable appelée ‘‘homme'', l'affirmation de sa place centrale dans l'économie du Réel et de sa valeur engendrant toutes les valeurs Genèse Avec le christianisme émerge la notion moderne d' homme c'est-à- dire l'homme entendu abstraitement, l'homme appartenant non à une communauté de sang comme chez les Romains ou à une communauté politique comme chez les Grecs, mais appartenant au genre humain. L'humanisme trouve ses origines dans cette universalisation du concept d'homme. Au XVème et XVIème siècles émerge l'humanisme au sens strict l'humanisme de la Renaissance). C'est une rupture avec le Moyen-âge (Rabelais évoque dans Pantagruel, à travers Gargantua, une période où le temps était encore ténébreux qui procède d'une redécouverte de l'époque qui le précédait, l'Antiquité. L'humanisme se caractérisa aussi par une lutte contre le monopole intellectuel et le pouvoir temporel de l'Église qui a dominé tout le Moyen- âge. [...]
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