Hobbes s'oppose à Aristote, qui pense que l'homme est naturellement sociable, fait pour vivre en société, et que l'évolution de la famille au village, puis du village à la cité est une évolution naturelle. La notion d'Etat n'existe pas dans l'Antiquité ; on parle de Cité. La Cité est première ; il y a une liberté collective et non individuelle.
Au XVIème siècle, il y a un renversement : on part de l'individu et on se demande comment passer de l'individu à l'Etat.
Chez Hobbes, chaque homme est un univers à lui tout seul, d'où l'emploi fréquent de l'expression "each man". Comment passer de cette unité de mesure (pluralité), à une autre unité, l'Etat (unité) ? Hobbes pense la question en termes mécanistes, en termes de forces : passer de la pluralité d'organismes, chacun étant doué d'une force, d'un but propre, à une force unique dont les individus seront à la fois les auteurs et les composants (...)
[...] L'expression "l'homme est un loup pour l'homme" reprise par Hobbes pour décrire cet état de nature ne veut pas dire qu'il y ait une méchanceté naturelle, mais que les rapports entre les hommes sont avant tout fondés sur la peur et la menace. L'état de nature est un état de "guerre de tous contre tous". Chaque homme traite chaque homme comme s'il appartenait à une autre espèce que la sienne. Les hommes sont à la fois trop proches et trop éloignés pour vivre ensemble. [...]
[...] Mais il a oublié l'espèce humaine: Prométhée palie le dénuement humain en volant le feu à Héphaïstos et l'intelligence à Athéna. Les hommes peuvent ainsi fabriquer des armes et développer des techniques. Mais les hommes continuent de s'entretuer; c'est pourquoi Zeus a pitié d'eux et leur donne la science politique. Ainsi il y a un profond pessimisme chez Hobbes. Cependant, tout n'est pas pessimiste dans sa pensée: l'Etat permet selon lui de développer des passions positives. Les sciences et les arts par exemple peuvent se développer et permettent à l'homme de ne plus être dans cette anxiété générale. [...]
[...] III) La réponse de Rousseau Contrairement à Hobbes, à qui il répond constamment dans ses écrits (Discours sur les sciences et les arts, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes) Rousseau pense que l'homme est naturellement bon et que ce sont les sciences et les arts qui pervertissent les hommes et sont responsables de ce désordre, qui est pour lui l'état actuel en comparaison avec un "état de nature" idyllique, idéal et antérieur. Pour Rousseau, le "loup pour l'homme", c'est l'homme artificiel créé par les sciences et les arts. Alors que pour Hobbes, la beauté de l'homme est dans le fard, pour Rousseau, la beauté de l'homme est sous le fard. Mais la philosophie politique de Rousseau, qui possède une dimension provocatrice à l'égard de la société de son temps, présente de nombreuses failles et exagérations, et a été très critiquée notamment par Voltaire. [...]
[...] Hobbes s'oppose à Aristote, qui pense que l'homme est naturellement sociable, fait pour vivre en société, et que l'évolution de la famille au village, puis du village à la cité est une évolution naturelle. La notion d'Etat n'existe pas dans l'Antiquité; on parle de Cité. La Cité est première; il y a une liberté collective et non individuelle. Au XVIème siècle, il y a un renversement: on part de l'individu et on se demande comment passer de l'individu à l'Etat. Chez Hobbes, chaque homme est un univers à lui tout seul, d'où l'emploi fréquent de l'expression "each man". [...]
[...] Ainsi, pour Hobbes, les Indiens d'Amérique ne sont pas à l'état de nature mais ils n'ont pas d'Etat. L'homme est un être de passions et de raison. Le drame de l'homme, c'est l'égalité naturelle, c'est-à-dire que nous avons tous la même capacité de nous faire du mal les uns aux autres. La première des fins de l'homme est la survie. L'homme, parce qu'il est un être de passions et de raison et possède le langage, sait qu'il va mourir et a donc peur de la mort. [...]
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